Le parcours nocturne UNESCO, victime de son succès ?

Durant l’été, l’office de tourisme de Bordeaux organise plusieurs types de visites dans la ville. La ballade pour les romantiques, en bus « la Belle Epoque », celle à destination des « touristes pressés » en car cabriolet, qui a lieu plusieurs fois par jour,et enfin, le fameux parcours nocturne UNESCO. Le choix est là, mais la visite nocturne reste la plus prisée. Plusieurs raisons expliquent ce succès. D’une part, la visite se déroulant de nuit, elle permet une vision de Bordeaux dans ses habits de lumière. D’autre part, le parcours est focalisé sur le thème de Bordeaux patrimoine mondial de l’humanité, ce qui est moins le cas des visites diurnes qui sont par ailleurs, d’une durée plus courte (une heure). Enfin, le parcours est commenté par un guide du patrimoine. En chair, en os, et en parole, il est prêt à répondre à toutes les questions, en français ou en anglais. De toute évidence, ce n’est pas le cas de la voix préenregistrée qui accompagne les touristes dans le cadre des visites de la journée.
La plus-value du parcours nocturne est donc bien réelle, mais pour l’instant cette visite n’est assurée que par un seul véhicule ayant une capacité de trente sièges. Cela pose un double problème. Le premier réside dans la nécessaire anticipation de la visite. Les amoureux du patrimoine ne doivent pas prévoir cette excursion du jour pour le lendemain. Selon l’office de tourisme, la réservation doit se faire en moyenne une bonne semaine à l’avance pour s’assurer des places le jour J.

Les touristes pénalisés
Cette nécessité d’une réservation anticipée pose alors problème par rapport à l’exploitation touristique de ce bus UNESCO. En effet, les touristes (notamment étrangers) qui souhaiteraient profiter du parcours de nuit ne peuvent que très difficilement y parvenir durant leur séjour. Etant dans la ville de Bordeaux pour des périodes relativement courtes, il est presque impossible pour eux de réserver leur place dans le car cabriolet UNESCO, d’autant plus si le délai de réservation est plus long que leur propre passage en ville.
Ceci se constate dans les faits, les étrangers ne font pas réellement partis du public des bus UNESCO. Bien que l’office de tourisme de Bordeaux n’ait pas de chiffres officiels (après tout le bus est rempli tous les soirs, pourquoi chercher à savoir par qui…) son personnel estime que le taux de remplissage est approximativement de 70 % par des français. La seule solution pour les touristes est de réserver leurs places par le biais d’internet avant même leur départ, mais faut-il encore qu’ils aient connaissance de ce parcours nocturne.

Un bus supplémentaire
La demande de visite risquant encore d’augmenter durant l’été (et avec elle les délais de réservation) l’office de tourisme prévoit, à partir du 15 juillet, un second parcours UNESCO. Celui-ci se déroulera à l’identique de la visite nocturne au détail près… qu’il ne sera pas nocturne! Le départ sera donné à 18h30. Grâce à ce bus supplémentaire le nombre de participants sera alors doublé mais au cœur de la saison touristique, cela sera-t-il suffisant pour diminuer de manière significative les délais d’attente? Espérons-le pour les touristes de passage.

Solène Méric