Les mouvements de grève envahissent Bordeaux


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 10/06/2008 PAR Piotr Czarzasty

Comme s’ils s’étaient mis d’accord… Avec une demi-heure d’intervalle entre les trois manifestations, démarrant respectivement entre 11h et midi, le collectif inter-associatif « Ni pauvre, ni soumis », l’Union départementale de la CGT et le personnel infirmier des Urgences de l’hôpital St André ont voulu attirer l’attention sur la précarité de leurs situations. Que ce soit devant la Préfecture, sur la place de la Victoire, ou à l’hôpital St André, l’atmosphère était plutôt conviviale. On aura noté aucun incident ou débordement.

Pour un revenu décent
Le coup d’envoi a été donné devant la Préfecture par les membres de « Ni pauvre, ni soumis », un collectif rassemblant handicapés et personnes souffrant de maladies invalidantes dans une centaine d’associations en France. A l’occasion de la conférence de l’handicap qui se tenait ce jour-là à Paris, le collectif comptait « interpeller les parlementaires » pour les inciter à agir en faveur d’une augmentation des pensions pour les handicapés. « C’est scandaleux, on vit en dessous du seuil de pauvreté. » s’indigne un des manifestants en brandissant un panneau « 628€/mois, pouvoir d’achat, pouvoir de rien ».
Le rassemblement de mardi était aussi une réaction aux manques de réponses concrètes de la part du gouvernement, après une manifestation organisée, il y a deux mois, à Paris. « On nous écoute, mais on entend pas, on agit pas. » déplore M. Dauba, président de l’association, « Si on est là aujourd’hui, c’est pour montrer qu’on existe et que l’on n’a pas renoncé à faire valoir nos droits. »

Défendre la fonction publique
Les fonctionnaires, réunis autour de la CGT, étaient les deuxièmes ce jour-là à s’attaquer au gouvernement. Ils dénonçaient les suppressions de postes ani pauvre ni soumisinsi que le licenciement des fonctionnaires en cas de refus, à plus de trois reprises, de mutation, prévus par la Réforme Générale des Politiques Publiques. « Un fonctionnaire sur deux ne sera pas remplacé, c’est-à-dire 200.000 personnes. » rappelle Corine Bersigni, de l’Union départementale de la CGT « Ce qui sera directement ressenti par l’usager. » C’est une des raisons pour lesquelles tous les fonctionnaires manifestant place de la Victoire, parlaient avant tout de la « défense de la fonction publique » en vue d’une meilleure réponse aux besoins des citoyens. « Avec toutes ces dispositions, comme la suppression des hôpitaux de proximité, les usagers n’auront pas le même accès au service public. » souligne Mme Bersigni, « Il faut repenser la fonction publique, redéfinir ses missions pour être plus efficace et non pas supprimer des postes dont on a besoin. »

Moins d’infirmiers pour plus de patients
Ce sont justement les problèmes de sous-effectifs que dénonçaient en même temps l’équipe infirmière des Urgences à l’hôpital St André de Bordeaux. « Nous sommes 26 actuellement, et aucune ne peut pas partir en vacances, parce qu’il n’y a personne pour la remplacer. » explique une infirmière. Par rapport à l’année dernière, l’hôpital a triplé sa surface et doublé sa capacité d’accueil. Les effectifs n’ont cependant « pas suivi » selon Fabrice Dumas, infirmier et secrétaire adjoint du syndicat Force Ouvrière, « Les conditions de travail sont devenues déplorables et détériorent, par conséquent, la qualité et la sécurité des soins apportés aux patients. » Cependant la direction de l’hôpital ne se laisse pas impressionner par ces revendications. Elle n’aurait pas encore entamé de négociations avec le personnel infirmier.

Ces trois mouvements déplorent le manque de consultation avec les syndicats et les parties concernées sur les réformes et la prise en compte de l’état actuel des choses. Un dialogue social qui aurait pu éviter bien des contentieux et malentendus.

Piotr Czarzasty

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