Un jeune myopathe bordelais blessé par un transporteur : la justice classe sans suite


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 16/06/2009 PAR Nicolas César

Chaque année, Philippe Falaux part de Bordeaux pour des vacances adaptées pendant une semaine. Pour ce  jeune handicapé, atteint d’une maladie orpheline, le syndrôme de Kearns Sayre, qui lui crée des troubles de la vue, de l’audition et du rythme cardiaque, ces vacances, où il est indépendant de sa famille, sont pour lui pour très importantes. Mais, le 26 juillet 2008, ce voyage tant rêvé a tourné au calvaire. Si le vol Bordeaux-Paris, avec son accompagnateur, s’est parfaitement déroulé, le transit pour changer d’avion à l’aéroport de Roissy a failli, selon lui, lui coûter la vie. En effet, le chauffeur de la société Axxicom, présumé formé pour le transport de personnes à mobilité réduite, n’a pas attaché son fauteuil, faute, visiblement, de sangles. Une grave négligence au regard des règles de sécurité.

Le jeune handicapé dans le coma

Roulant, selon les témoignages à une vitesse excessive pour rattraper son retard après s’être égaré, le chauffeur a freiné brutalement, ce qui a entraîné une chute en arrière du fauteuil de Philippe. Sous la violence du choc, son appui tête a cassé net et les vis sur la base arrière du siège se sont enfoncées dans le métal de la barre. Traumatisé, Philippe a subi trois crises d’épilepsie et a été blessé (hématome interne de 8 cm). Une situation, qui n’a pas empêché le chauffeur de le déposer dans l’avion… C’est en voyant l’état du jeune homme qu’une hôtesse de l’air de l’avion en partance pour l’Autriche a alerté les autorités sanitaires de l’aéroport de Roissy. Après avoir porté une première plainte classée sans suite par le parquet de Bobigny le 19 février, son avocat vient de décider de contre-attaquer et de rendre l’affaire publique, considérant que le transporteur aurait traité cet handicapé comme un simple « objet » à acheminer d’un avion à un autre.

« Il aurait pu me tuer… »

« Cette attitude de la justice me choque profondément. Fallait-il qu’il soit mort pour qu’on considère mon fils ? », s’insurge la maman, Joëlle Falaux. « Peut-être que le procureur s’est dit : ce n’est qu’un handicapé et en plus, il s’en est remis », s’agace-t-elle. De son côté, son avocat, Me Landete ne comprend pas que « l’on puisse traiter ainsi les personnes handicapées ». Philippe, lui, n’en revient pas : « il aurait pu me tuer… ». Comble de l’ironie, cet accident est intervenu le premier jour de l’application en France d’un règlement adopté par le Parlement européen permettant aux personnes à mobilité réduite de voyager sans difficulté par avion et dans les aéroports d’Europe.

Nicolas César


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