Les Rencontres de la Machine à Lire : Laurent Mauduit et les « imposteurs de l’économie »


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 30/05/2012 PAR Philippine Robert

La crise financière et économique a été pour Laurent Mauduit le déclencheur de cette enquête, le point de départ de son « indignation ». Il a constaté les erreurs des économistes invités par les médias en tant qu’experts : Patrick Artus déclarant en 2008 que « la crise est finie » ou encore Frederic Mishkin affirmant que l’Islande se portait bien juste avant son effondrement. Bien sûr, comme journaliste il revendique un « droit à l’erreur » mais réplique aussitôt : « le problème est que les économistes ont répété les mêmes erreurs en continuant à dire que le système est tellement formidable qu’il ne peut pas connaître la crise ou qu’elle ne durera pas longtemps ». Un constat s’est alors imposé à lui : il ne s’agit pas d’erreurs d’analyse mais d’un parti pris idéologique.


Un problème de légalité et d’éthique

« Il faut que les faits parlent » : ce sentiment de parti pris idéologique et de corruption ambiante ne pouvait pas rester à l’état latent pour Laurent Mauduit. Son ouvrage révèle les conflits d’intérêts, les « ménages » des experts qui monopolisent le débat économique. « Les économistes que l’on voit dans les médias se servent de leur casquette universitaire pour faire du business derrière », dénonce le journaliste : ce qui pose à la fois un problème de légalité et un problème d’éthique, ces atteintes aux devoirs des fonctionnaires étant bien cachées, notamment par les médias qui les invitent.


« Une tyrannie de la pensée unique »

Et tout cela au service de quoi ? Pour Laurent Mauduit, cela ne fait aucun doute : « une tyrannie de la pensée unique qui fait qu’il vaut mieux faire partie du Cercle des Economistes que des Economistes Atterrés ». Au-delà de la crise, la réflexion porte alors sur la nécessité d’une expression pluraliste des courants de pensées économiques, d’une presse indépendante et d’une éducation dont le financement devrait rester majoritairement public. Il s’insurge ainsi contre les banquiers qui deviennent désormais directeurs scientifiques et décident du contenu de l’enseignement dans certaines universités. Tout en regrettant que la crise n’ait pas produit un bouleversement de ce système et la création des instruments intellectuels permettant de la surmonter

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