Affaire Bettencourt : les juges décident de maintenir Patrice de Maistre en détention à Bordeaux


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Publication PUBLIÉ LE 30/03/2012 PAR Nicolas César

Pour mémoire, Patrice de Maistre, est accusé d' »abus de faiblesse » sur la personne de Mme Bettencourt. Il est soupçonné, par le juge Jean-Michel Gentil, en charge de l’enquête, d’avoir, en personne ou via sa société Eugenia, perçu quelque 5,4 millions d’euros de manière indue de la part de la milliardaire ou de la société chargée de gérer les dividendes boursiers de cette dernière. Dans son ordonnance justifiant la demande de placement en détention de M. de Maistre, dont des extraits ont été publiés par le Journal du Dimanche (JDD), le juge d’instruction bordelais, Jean-Michel Gentil, avait notamment souligné la concomitance de dates entre deux envois d’argent provenant de comptes en Suisse de Mme Bettencourt et des contacts avec Eric Woerth, alors trésorier de l’UMP, voire Nicolas Sarkozy, candidat à la présidentielle. Une commission rogatoire en Suisse revenue dernièrement au dossier a fait apparaître des retraits en espèces ordonnés par Patrice de Maistre sur la fortune Bettencourt en Suisse de quatre millions d’euros au total entre 2007 et 2009, dont deux retraits de 400.000 euros chacun au premier semestre de 2007, le 5 février et le 26 avril, deux dates proches du scrutin. Le premier retrait précède de deux jours une rencontre Maistre-Woerth, a écrit le juge d’instruction Jean-Michel Gentil dans une ordonnance quand il a demandé et obtenu l’incarcération de Patrice de Maistre la semaine dernière.

Quel sera l’impact de cette affaire sur la campagne ?
Par ailleurs, dans un carnet saisi par la police, François-Marie Banier, qui a bénéficié des largesses de Liliane Bettencourt en tant que confident, rapporte à l’autre date du 26 avril une phrase de la milliardaire : « De Maistre m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent. J’ai dit oui ». D’autre part, de nombreuses dépositions d’employés ou ex-employés de la milliardaire de 89 ans, notamment celle de son ex-comptable Claire Thibout, assurent que de l’argent liquide était ordinairement remis à des responsables politiques par Liliane Bettencourt ou son mari André, mort en 2007. Au total, selon un article paru jeudi dans Sud Ouest, c’est sur 18 millions d’euros appartenant à Mme Bettencourt que M. de Maistre sera prié par la justice de s’expliquer. L’opposition demande à Nicolas Sarkozy de s’expliquer. L’ex-juge et candidate écologiste Eva Joly l’a accusé jeudi de vouloir se faire réélire pour éviter toute poursuite grâce à l’immunité accordée par la Constitution au chef de l’Etat en exercice. « Cela pose les questions de la sincérité du scrutin de 2007. Nicolas Sarkozy est cerné aujourd’hui par les enquêtes judiciaires, il y en quatre en cours qui sont très proches de lui et il ne s’explique pas, il se cache derrière l’immunité judiciaire, c’est un scandale », a-t-elle dit sur RMC et BFM TV. Dans une interview publiée jeudi dans Le Monde, François Hollande estime que si les faits de financement illégal étaient avérés, « le candidat concerné (Nicolas Sarkozy-NDLR) devrait forcément en rendre compte ». « Je n’ai rien fait de ce qui m’est reproché. Ce que je n’ai pas fait, c’est d’arrêter un système qui existait depuis quarante ans. Je ne comprends pas, ni de près ni de loin, pourquoi je dois être incarcéré », a, quant à lui, déclaré Patrice de Maistre, hier à la presse. Cette affaire pourrait bien finir par avoir un impact majeur sur la campagne à quelques semaines du 1er tour des présidentielles.

Nicolas César

Crédit photo : Aqui!                                         

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