Interview : Michel Sainte Marie et le centenaire de l’aéronautique : « c’est notre identité à Mérignac »


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/05/2010 PAR Nicolas César

Aqui! : « C’est une émotion particulière que de fêter les 100 ans de l’aéronautique à Mérignac, qui est un haut lieu du secteur en France, en Europe et même au-delà ? »

Michel Sainte-Marie : Oui, d’autant qu’à l’origine, il y a eu une volonté, dès début 2009, de la ville de Mérignac de se lancer dans cette aventure. Et, pour fêter cet anniversaire, il y a eu un consensus avec les cinq collectivités locales, Région Aquitaine, mairie de Bordeaux, CUB, Conseil général, quelque soit le bord politique (Juppé, Madrelle…), qui financent 60% du budget. Le privé nous a aussi beaucoup soutenu : le groupe Safran, EADS, Sabena technics (ex Sogerma), la Chambre de commerce… François Courtot, un chef d’entreprise à l’esprit ouvert, le délégué général du groupe Safran dans le sud-ouest est le président de l’association du centenaire. Par ailleurs, les syndicats, la CGT, FO, la CFDT sont associés à l’événement. Le but, c’est au-delà du centenaire, de souligner l’importance de l’aéronautique dans notre région.

Technowest: la pépinière d’entreprises est pleine

@! : Cette commémoration aura aussi pour vocation de dynamiser encore un peu plus l’aéronautique dans la région ?

M. S-M : Tout à fait. Quelle aurait été l’identité de Mérignac s’il n’y avait pas eu tout ça ? Elle aurait été une verte prairie, une verte banlieue avec pas mal de vignes. Le fait que Marcel Dassault ait acheté un terrain, pas cher du tout, et se soit installé ici a tout changé. Puis, dans le même temps, l’aéroport régional a été transporté ici. Autour de ces grandes entreprises, se sont développées des PME-PMI. C’est le cas notamment dans le cadre de Technowest, véritable pépinière d’entreprises innovantes bien souvent créées par des anciens de ces grosses boîtes. Aujourd’hui, la pépinière, qui possède 2 000m2 dans les anciens locaux de la Sogerma, est pleine et donne de bons résultats. Cette commémoration est importante pour Mérignac, mais aussi pour Bordeaux et le département.

@! Le budget de la Défense diminue, du coup, les contrats pour Dassault diminuent, cela vous inquiète-t-il ?

M. S-M : D’abord, tous les pays sont logés à la même enseigne. Ceci dit, la meilleure façon de préparer la paix, c’est d’acheter des Rafales, de garder une force de dissuasion, car dans le monde de dissémination dans lequel on vit, il faut être prêt pour riposter à tout moment.

Réforme territoriale: on va nous imposer tout depuis le sommet de l’Etat

@! : Vous qui avez une longue expérience de la politique, comment réagissez vous  au projet de réforme des collectivités locales en discussion au Parlement? 

M. S-M : Je ressens cette réforme avec beaucoup d’inquiétude. C’est la préoccupation de tous les élus, sans exception, d’ Alain Juppé aussi qui appartient pourtant à la majorité. Les collectivités seront sous assistance et sous contrôle de l’Etat avec un degré de liberté très faible. Cela va historiquement à l’encontre de tous les processus qui ont fait la France, c’est à dire la conquête des libertés communales à partir de l’Etat. Ceci nous a permis d’élaborer un dialogue constructif en région. On nous oppose que l’on côuterait cher. Mais, ça ne correspond à rien de sérieux. Qu’il faille introduire plus de cohérence dans la répartition des compétences, ça c’est vrai. Sauf que là, on va nous imposer tout depuis le sommet de l’Etat. Il en va de l’esprit démocratique, dont nous sommes fiers en France. C’est une entreprise de démolition de ce que l’on a mis près d’un siècle à bâtir.

@! : Il y a notamment une grande incertitude sur la fiscalité propre des collectivités…

M. S-M : Oui, la taxe professionnelle a été remplacée par une contribution, dont les contours sont totalement imprécis. C’est une affaire hautement technocratique, incompréhensible, même pour les élus. Cela pourrait avoir des conséquences pour notre économie. La taxe professionnelle permettait de faire venir de nombreuses industries dans nos régions. Nicolas Sarkozy, a été un excellent candidat, mais comme Président de la République, il a touché à tout, désorganisé la France, sans réussir quoi que ce soit. Je crois qu’il a montré son incompétence. Si la gauche reprend le pouvoir en 2012, je compte sur elle pour faire disparaître cette réforme. Il faudrait même inscrire cette mesure dans le programme de campagne.

Propos recueillis par Nicolas César

www.centenair2010.fr

 

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