à Pau, 330 universitaires et personnels administratifs s’engagent à héberger clandestinement Sitti et Liouize.


Mairie de Pau
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/03/2010 PAR Olivier Darrioumerle

 Elles étaient toutes petites lorsqu’elles sont arrivées à Mayotte. Elles y sont allées à l’école, puis au collège et au lycée. Elles y ont passé le bac. Puis, elles obtiennent une bourse et une chambre étudiante pour venir étudier à l’université de Pau. Pour quelques raisons discrétionnaires, en juin 2009, leur carte étudiante ne sera pas renouvelée.

 « Lundi 25 janvier un peu avant 10 heures, deux jeunes filles de 20 et 23 ans quittent leur chambre de la cité universitaire Corisande d’Andoins de Pau pour aller suivre leurs cours de géographie à l’université. Deux hommes en civil les guettent. Ils ont en mains leurs photos. Ils les interceptent, les informent qu’elles sont en état d’arrestation et les emmènent dans une voiture garée plus loin. Ils se sont présentés comme fonctionnaires de la police aux frontières. »

Le récit de Jean-Jacques Lemasson fait silence sur les sentiments. La préfecture des Pyrénées-Atlantiques dément la présence de la Police aux frontières (PAF) sur le campus. Libérées pour vice de procédure, les étudiantes comoriennes sont aujourd’hui sous bonne garde. Une pétition a été signé par plus d’un tiers du personnel de l’université qui s’engage à les héberger, « acceptant les risques d’une action illégale, mais légitime ».  » C’est une situation compliquée, mais elle peut trouver une solution simple avec la régularisation de Sitti et Liouize « , confie au journal Le Monde Jean-Louis Gout, président de l’université de Pau.

Une mobilisation citoyenne dans un contexte d’opposition locale. 

C’est au commissariat de la police aux frontières de Billère, à côté de Pau, où Sitti et Liouize ont été interrogées avant d’être transférées à Paris. C’est aussi dans cette ville de 14 000 habitants que le maire Jean-Yves Lalanne et Martine Lignières-Cassou, députée-Maire de Pau ont décidé en septembre 2009 de faire réaliser sur le mur d’une salle communale une fresque destinée à rappeler le souvenir des enfants expulsés du département avec leurs parents étrangers en situation irrégulière.
Un « mur des expulsés » dont le tribunal administratif de Pau a ordonné, le 12 janvier 2010, son effacement, sans toutefois préciser de délais. L’annulation de la décision du maire socialiste de Billère  » bafoue la liberté de création, la liberté d’expression et la liberté municipale », a estimé Me Blanco, bâtonnier de Pau et avocat du maire de Billère. La décision du tribunal administratif devra être examinée en appel devant la cour administrative d’appel, à Bordeaux. L’avocat a précisé qu’il saisira également la Cour européenne des Droits de l’Homme pour obtenir « l’invalidation de cette décision liberticide ».

Olivier Darrioumerle

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