Portrait de femmes en campagne: Eurydice Bled, vert combat


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/03/2010 PAR Olivier Darrioumerle

Elle est grande et blonde, avec une voix de diva et des yeux bleu océan. Tombée dans la marmite dès son plus jeune âge, Eurydice Bled fait partie de ces irréductibles bien trempés par la politique. Elle nous confie le souvenir de son premier « acte militant » contre une décharge sauvage qu’elle avait trouvé entassée dans la nature. A l’âge où l’on rêve de cimetières d’éléphants, le spectacle de ces carcasses de gazinières pourrait avoir provoqué, en elle, une illumination.
C’est une lettre à Monsieur le maire de Barinque, un petit village à côté de Morlaas dans les Pyrénées-Atlantique, qui marque le début des hostilités. Le cri a fait écho. C’était bien avant les manifestations pour défendre l’Ours ou les taureaux. Bien avant les diverses campagnes électorales.

En vert et contre tous.

Dans la maison familiale, les posters d’animaux tapissent encore sa chambre d’enfant, personne de mange de sushis et un perroquet gris, Coca, sifflote l’Internationale. Si l’évocation de ces souvenirs la font sourire, son combat ne souffre d’aucune naïveté. Idéaliste convaincue, prête à donner sa vie pour sa cause, elle se compare volontiers aux rugbymen de son village, tachés de boue et de sang.
Elle prend la carte chez les Verts pour porter ses idées un peu plus loin dans le champ politique. Sans jamais cesser de battre le pavé pour ses combats associatifs, c’est dans la salle du conseil municipal qu’elle fait pression sur les dirigeants. C’est dans les centres de décisions qu’elle se sent efficace. C’est au contact de la politique effective que naissent les contradictions.

Humain, trop humain.

« Je tire ma force des animaux, même s’ils sont maintenant passés au cinquième plan.» Et pour cause : conseillère communale, Eurydice brigue un mandat régional. Mais elle se défend d’une quelconque ambition politique ou d’un carriérisme de parti. « Je ne compte pas faire de la politique ma profession, je ne veux pas confondre mon métier et ma passion » Aussi, elle assure qu’elle ne remettra jamais en cause ses idées : « je ne travaillerai jamais pour Total ! » Alors Eurydice, diva de l’écologie ou chantre du capitalisme moral ?
Elle n’est jamais radicale. Même si elle éprouve une certaine défiance à l’égard des anticapitalistes de tous poils, elle n’exclut aucune alliance avec eux. Mais le capitalisme mesuré auquel elle semble attaché ne fait pourtant pas l’unanimité chez ses camarades. Dans les écoles de commerce, on pense écolo en terme de panneaux solaires.

Olivier Darrioumerle
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