Cubjac, le village de Dordogne qui fait revivre ses commerces


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/11/2012 PAR Claude-Hélène Yvard

Pierre Simon, maire de Cubjac, commune de 700 habitants est un homme heureux. Son village situé à 25 kilomètres  de Périgueux a su conserver un tissu commercial et artisanal dynamique. « Il y a une vingtaine d’années, les commerces étaient plus nombreux : nous avions trois boucheries, deux boulangeries, un bar tabac, une presse. Puis progressivement, plusieurs ont fermé. Aujourd’hui, la tendance s’inverse et le village regagne des habitants. » Seul regret de taille : la commune n’a plus de dépôt presse depuis un an et demi et souhaiterait trouver un candidat. En un an, trois commerces ont été repris : la pizzeria, la boulangerie pâtisserie en mai, et la boucherie charcuterie en avril, avec l’aide de la chambre de métiers et de l’artisanat régionale Aquitaine section Dordogne. « Notre volonté est de contribuer au maintien et au développement de l’économie et des commune. Une de nos priorités est de lutter contre la fermeture des entreprises artisanales de proximité, en particulier en milieu rural, » insiste  Didier Gouraud, vice -président de la chambre consulaire et artisan boucher. « L’exemple de Cubjac est tout à fait exemplaire dans ce domaine. » Une fleuriste s’est installée, il y a quelques mois. Gaelle Migabel a repris la pizzeria il y a un  peu plus d’un an. « Auparavant, j’étais salariée à temps des précédents propriétaires, ce qui a grandement facilité la reprise. Je gère la fabrication et le service, toute seule. A plus de 80 %, ce sont des ventes à emporter. En période estivale, les gens mangent davantage sur place. Le dossier de financement a été monté avec l’aide de la chambre de métiers, et je dois dire que ce fut rapide. Cela se passe plutôt bien, et ici il y a une bonne entente entre les commerçants. Par exemple, j’invite mes clients à prendre l’apéritif au bar. Mon inquiétude concerne la hausse inévitable de la TVA, je ne pourrais pas la répercuter sur mes clients, » souligne la jeune femme.

Renaissance de la boulangerieYohann Grellety ert sa compagne Vanessa  ont découvert au coeur de l’hiver dernier la boulangerie du village, fermée quelques mois. « J’avais un autre projet au départ, celui de faire mon pain sur les marchés et le vendre. Tout était prêt, je voulais débuter en auto entrepreneur. Puis Eric Boyer, de la CMARA,  a insisté pour que je visite cette boulangerie qui disposait d’un appartement, d’un laboratoire aux normes. Ce fut le coup de foudre. j’ai su que je disposais ici d’un véritable outil de travail. Le logement était bon état. Nous avons décidé d’acheter le fonds de commerce, les murs, le tout pour 150 000 euros, » raconte le jeune artisan. Au terme des six premiers mois d’activité, le chiffre d’affaires annuel prévisionnel est presque atteint. Le couple a été très bien accueilli. Dans le cadre de ce dossier de reprise, le couple bénéficie d’un prêt d’honneur de Périgord initiative. Yohann Grellety a de nombreux projets : actuellement il construit un four à bois à l’ancienne pour la fabrication de son pain. « Mon objectif est de fabriquer mon pain sous les yeux des clients.  Ainsi, je compte animer le village, notamment en été. »

Des bouchers venus d’ailleurs

Les nouveaux bouchers de Cubjac arrivent de la campagne berrichonne

Quelques jours avant la reprise de la boulangerie, la boucherie, implantée dans un local communal, ouvrait ses portes. Jean-Michel et Sylvie Saint Just ont trouvé ce commerce à reprendre par Internet.  Auparavant, ils étaient installés au coeur de la campagne berrichonne. « Nous sommes arrivés en février sous la neige, pour une ouverture au 10 avril. Nous sommes ravis de ces premiers mois d’activités, supérieurs à nos prévisions, observe Jean -Michel Saint Just. « Les gens sont très ouverts et sympathiques. Nous essaierons de leur faire goûter quelques spécialités d’ailleurs, poursuit Sylvie. Le couple a acquis le fonds de commerce et loue les murs à la mairie. « Nous leur proposons un loyer modeste. Il couvre les frais et les annuités. Pour la municipalité, c’est une opération blanche. Ce local commercial est un investissement que nous avions réalisé, il y a quelques années dans le cadre d’une opération Fisac. C’est notre manière concrète d’oeuvrer pour  le maintien de commerces de proximité dans les villages comme les nôtres, » insiste le maire.

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