A Libourne, élus et habitants s’inquiètent du départ de l’école de gendarmerie


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Publication PUBLIÉ LE 10/11/2008 PAR Nicolas César

Pour les villes concernées, les conséquences seront importantes. A Libourne, le maire, Gilbert Mitterrand, estime que l’école apportait chaque année à l’activité économique de la ville 5 millions d’euros.« C’est un crève cœur de partir. Je m’étais attaché à la région », avoue Gilles Monange, le chef d’escadron de l’école de gendarmerie de Libourne, en Gironde. Mais, « il faut relativiser, nous sommes militaires, nous nous adoptons, nous avons déjà bougé. Il n’y aura aucune suppression d’emplois », rappelle-t-il. Le motif est avant tout économique. Mais, la fermeture de l’école de gendarmerie de Libourne, avec celles de Montargis, Le Mans, Châtellerault ne signifient pas forcément que les autres écoles vont accroître leurs effectifs. En réalité, « l’Etat supprime des écoles, car il y aura 3 000 gendarmes en moins de recrutés d’ici 2011 », explique Gilles Monange.

130 cadres de l’école de gendarmerie vont quitter Libourne
Pour les villes qui les accueillaient, les conséquences économiques ne seront pas négligeables. A Libourne, les commerçants redoutent les conséquences du départ de cette école située en plein centre-ville. « Quand ils sont là avec leur famille, cela représente près de 100 personnes, il y a les départs de promotions à fêter… Certains soirs, où il y avait peu de clients, ils nous remontaient notre chiffre d’affaires. Le monde attire le monde. C’est une clientèle sympathique, qui consomme », rappelle Claude, patron d’un café brasserie, à 200 mètres de l’école. « Ils participent à la vie locale, vont au match de football de Libourne, Et, « ce sont aussi 130 cadres qui paient des impôts, vivent à Libourne, qui partent avec leur famille, leurs enfants. Sans compter que l’école faisait travailler des entreprises pour le nettoyage, se fournissait localement pour la nourriture », note Gilles Monange, le directeur de l’école. « Cette école faisait partie du patrimoine de la ville. Il ne faut pas qu’elle reste vide », demande Jacques, un libournais d’une cinquantaine d’années. « ça va faire un trou. Déjà depuis que l’Enorssa (Ecole nationale des officiers de réserve du service de santé) a été remplacé par l’école de gendarmerie, j’ai perdu 15% de mon chiffre d’affaires. Là, je m’attends encore à une baisse de 5% », déplore Christian, boulanger depuis 22 ans, en face de l’école. Surtout, que Libourne a vu Arena fermer son usine et licencier 170 salariés l’an dernier.

Pour l’heure, l’Etat n’a rien à proposer en compensation
Et, pour l’heure, « l’Etat n’a aucune compensation à nous proposer », déplore Gilbert Mitterrand, le maire socialiste de Libourne. « Lors de notre premier rendez-vous, Michèle Alliot-Marie m’a demandé ce que nous avions à proposer… ». « Les dernières compagnies quitteront l’école en juillet. Le délai est court. « Pour préparer le départ de l’Enorssa, nous avons eu deux ans », note Gilbert Mitterrand. Le préfet aubert, en charge du dossier, fait actuellement le tour des écoles pour faire le point. A Libourne, le maire, Gilbert Mitterrand et le député UMP Jean-Paul Garraud s’accordent sur l’idée de créer un « pôle républicain », rassemblant la brigade de gendarmerie, le commissariat de police, la sous-préfecture…, afin d’occuper une partie des 18 400m2 de bâtiments, laissés vides par le départ de l’école de gendarmerie « Ce sont des services de l’Etat qui manquent actuellement d’espaces et ne peuvent pas accueillir le public dans de bonnes conditions », souligne Gilbert Mitterrand. « Ce sont des bâtiments difficilement adaptables. On ne peut y mettre que des bureaux et encore, que dans une partie », reconnaît Jean-Paul Garraud. En effet, ces bâtiments, dont certains sont classés à l’inventaire des monuments historiques et datent du XVIIème siècle, ont été construits pour un usage militaire. Autre problème, cette solution n’est pas créatrice d’emplois. Au mieux, elle en maintiendra, puisque la sous préfecture d’arrondissement est menacé de fermeture. C’est pourquoi, la collaboration entre l’Etat et les collectivités territoriales sera fondamentale pour réussir cette reconversion de l’école de gendarmerie, qui s’annonce difficile.

Nicolas César

Crédit photo : Aqui!

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