Nicolas Hulot combat « Le Syndrome du Titanic » au cinéma


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/09/2009 PAR Solène MÉRIC

Soyons clairs, « Le Syndrome du Titanic » n’est pas un film environnemental, pas plus qu’il n’est un long format des émissions auxquelles nous a habitué Nicolas Hulot. « Ce film est d’avantage un appel à la raison et un acte politique qu’un documentaire sur la crise écologique. D’ailleurs, la « belle nature sauvage » est la grande absente… »

Des images chocs
Si le projet, envisagé il y a quatre ans, penchait du côté du bilan écologique, le résultat final en est assez éloigné puisqu’il dresse non pas le constat d’une crise écologique, mais de l’ensemble des crises qui touchent la condition humaine. « On a trop l’habitude d’identifier une crise indépendamment d’une autre. Pour s’accommoder de la réalité, on parle d’une crise économique, d’une crise environnementale, d’une crise culturelle… Mais tout est lié, l’homme doit faire face à une seule crise particulièrement complexe et grave, une crise de l’humanité, voire humanitaire. » Et pour démontrer l’idée, lui et Jean-Albert Lièvre, ont baladé leur caméra aux quatre coins du monde, de l’opulence la plus scandaleuse, à la misère, par définition, inacceptable. Et la succession de ces images chocs fonctionne.
Comment ne pas s’interroger quand, à la vision d’un « Bar à oxygène » tokyoïte, où chiens et maîtres s’enferment quelques minutes dans des cylindres « d’air pur », succède l’image difficile de vieillards chinois démunis, dont des cages grillagées sont les seuls abris? Comment rester impassible devant ces touristes occidentaux photographiant et filmant, contre rémunération, une famille d’une tribu de Namibie ? Quelle réaction avoir lorsque à la vision d’un de ces « malls » américains, temples de la surconsommation, succède les images d’un Nigeria où des petites mains s’échinent à réduire en miette les circuits imprimés, et toxiques, de nos ordinateurs ? Et enfin quelle logique faut-il voir entre les trottoirs bondés de sans-abris d’une grande ville américaine, et la file de clients dormant à même le sol la nuit précédent le lancement du nouvel Iphone ?

« pas trop tard pour changer »
Par dessus ces images, alternent les commentaires personnels d’un Nicolas Hulot mi-désespéré mi-optimiste, et des extraits de discours ou interviews de grands témoins historiques comme JFK, Oppenheimer, Al Gore, et bien d’autres. Ces regards extérieurs se posent généralement dans une posture optimiste sur l’avenir de l’humanité, et sa capacité à s’en sortir. Mais, à la réflexion, ces témoignages souvent anciens mettent en exergue l’absence d’amélioration, voire l’aggravation de la situation depuis qu’ils ont été prononcés…
Même si les commentaires se veulent par moment plus optimistes, soutenant l’idée qu’il n’est « pas encore trop tard pour changer » notre manière d’être, c’est plutôt amer et inquiet que l’on sort de la salle de cinéma. Mais sans doute l’individu doit-il en passer par là, pour passer à l’action, ou du moins réfléchir à ses propres habitudes de vie. A vous de voir, à partir du 7 octobre 2009.

Solène Méric

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