A Lormont, les habitants des Cimes découvrent les fondations de leur nouveau quartier


La première pierre vient d'être posée jeudi 29 mai dans le nouveau quartier de la Ramade à Lormont. Parmi la centaine de personnes venue assister à la manifestation, on comptait de nombreux locataires des trois tours des Cîmes qui venaient s'informer

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 29/05/2008 PAR Vincent Goulet

Une pose de première pierre a toujours un côté un peu formel et institutionnel, avec longs discours, applaudissements et vin d’honneur. Mais cette fois-ci c’est un nouveau quartier qui commence à sortir de terre. Celui-ci accueillera, outre une école maternelle, des commerces et une zone d’activité tertiaire, ainsi que les logements des habitants des tours qui vont être détruites en 2010.

Pour Yvette, il s’agit de voir d’un peu plus près ce que va être son nouvel environnement, une fois qu’elle aura déménagé aux « Allés et jardins de la Ramée » le nouvel ensemble de 125 logements sociaux construits par la Maison Girondine : « On m’avait proposé un logement au Pont St-Emilion (avenue Jean Jaurès, dans le Bas Cenon – NDLR), mais c’était trop loin. Ici j’ai mon club, l’amicale des retraités, on se voit tous les mardis pour jouer au loto, à la belote, on fait des sorties. Cela fait huit ans que j’y suis, pas question de le quitter ». Même sentiment pour René, 72 ans, ancien chauffeur-livreur qui déclare, pince sans rire : « Je ne peux pas partir d’ici, je fais partie de l’association des anciens combattants de la ville ». Pourtant, en 1987, après 23 ans passés à Lormont au Bas Carriet, il était parti avec sa femme s’installer près de Saint-Christoly-en-Blaye : « Moi, j’étais heureux comme un rouge-gorge, car je suis de la campagne, mais mon épouse s’ennuyait. Alors, on est revenu en 2001 et on a trouvé un logement aux Cîmes. A cette époque on ne s’attendait pas à devoir déménager de nouveau ! ».

Selon Béatrice Decroux, attachée relation clientèle à la Maison Girondine, elles sont une centaine parmi les 325 familles des Cîmes à avoir demandé à emménager à la Ramade. Ici comme ailleurs, les habitants sont attachés à leur quartier et à leur voisinage, et c’est toute une partie des Cîmes qui va être transplantée à la Ramade, entre l’avenue de Paris et la rocade. Situé sur le site de l’ancienne usine Siemens, le quartier sera construit selon les nouvelles normes environnementales et raccordé au réseau de chaleur urbain de la SETGI. Il accueillera, à terme, d’autres logements construits par Domofrance, une zone d’activité tertiaire, des commerces et une école maternelle. Dans l’immédiat, parmi les 125 logements livrés en 2009, 30 seront des petits pavillons (des T3 et T4), dont 20 en location et 10 en accession sociale. « 3 familles des Cîmes ont pu ainsi acheter un pavillon neuf pour une somme comprise entre 140 000  et 170 000 euros », explique Béatrice Decroux, « et 4 autres ont acheté dans de l’ancien, également des maisons individuelles ».

Jean Touzeau, Maire de Lormont, entouré du président de la Maison Girondine et de quelques officiels

« Avant, aux Cîmes, c’était souvent la fête des voisins »
Ali, la trentaine d’année, a grandi aux Cîmes, où il habite avec sa mère, Baya. « On nous a proposé le Bas Carriet ou ailleurs, mais cela ne nous intéressait pas, après trente ans, de partir et de tout refaire ». Il constate cependant que depuis une dizaine d’années, avec la résidentialisation, l’ambiance a bien changé au pied des trois tours. « Avant, on avait de l’espace pour jouer, il y avait plus de jeux pour enfants, on jouait aux billes, les parents jouaient aux boules, il n’y avait pas de barricades, de clôtures, de portails, d’interphones. C’était plus ouvert. La sécurité, à force, cela fait un peu prison, et c’est au détriment de la vie commune. Je les plains les jeunes d’aujourd’hui, ils n’ont plus rien à faire. Avant, on pouvait passer d’une tour à une autre, on faisait des soirées barbecue. Maintenant il faut qu’il y ait la fête des voisins, mais avant, c’était souvent la fête des voisins ! »

Finalement, Ali est content de déménager car le logement devenait un peu vétuste, les baies vitrées commençaient à fatiguer, il y a des problèmes d’insonorisation avec les voisins. « A la Ramade, cela sera du neuf et au niveau rapport qualité/prix, cela devrait aller ».

Beacuup de locataires des Cîmes sont venus

Bien sûr, il y a les inquiétude sur le montant des APL, le montant des factures d’eau et de chauffage, la disposition des logements, la question des meubles que l’on ne pourra pas tous emmener (« on va certainement devoir en vendre ou en donner aux enfants »). Béatrice Decroux assure que les surfaces des logements neufs sont équivalentes à ceux des Cîmes et promet qu’il y aura régulièrement des visites du chantier, ainsi que la construction rapide d’un appartement témoin. Chaque famille, qui reste prioritaire pour cette opération, pourra se décider en connaissance de cause, parce que comme le dit Yamina, une ami de Baya, « c’est difficile de se faire une idée en regardant les plans ». Et elle conclue : « J’espère que ce sera bien ».

Vincent Goulet

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