Théâtre Dromesko: un mauvais rêve au TnBA


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/10/2009 PAR Hélène Fiszpan

On aurait aimé ressortir la mine réjouie, le regard empli d’une lueur maligne. Arrêtez le monde, je voudrais descendre, ce titre valait pourtant de l’or! Une invitation à la fantasmagorie emmenée par une troupe de saltimbanques et sa très chère ménagerie… poule, cochon, chèvre, poisson, pélican tous unis pour faire vivre le spectaculaire! Il y avait même un peu de magie dans l’air lorsque les premiers tours de l’incroyable machine à remonter les scènes révélait ses quelques atours: une mécanique implacable autorisant les scénographies les plus inventives. Car, sous le toit de cette baraque en bois se cachait en réalité une cloche gigantesque, s’ouvrant en de multiples pans et tournoyant sur elle-même, permettant de faire valser comédiens et décors. Une farandole de décors, une débauche de moyens, un amas de situations… dont le fil décousu annihilait rapidement tout espoir de poésie, celle-là tant espérée dans un univers aussi esthétisé. Eparpillé en de multiples scénettes n’ayant que très peu de liens entre elles et mal introduites par des transitions souvent grotesques, le monde des Dromesko tournait bien-sûr mais à sa vitesse, incompréhensible. Les personnages se succèdant les uns aux autres, offraient des moment autant décalés qu’insaisissables. Et si la référence au surréalisme pouvait suffire à justifier le parti pris, le mélange des genres était tel qu’il ne permettait pas de pénétrer l’univers Dromesko. Ici les deux protagonistes assurant les changements de plateau discutaient de la protaste, tandis que plus tard un musicien en culotte et ailes dans le dos (terrible vision de Cupidon) accompagnait deux danseurs dans un lit géant, suivis de près par une scène de préparation de mariage et la vision d’un hôpital d’animaux. Si les rêves humains sont souvent illogiques et obscurs, les rares moments d’émotion et d’étrangeté présents étaient irrémédiablement tournés en dérision. Quel dommage que la troupe n’ait su trouver le ton juste et pousser à l’extrême certaines scènes pourtantséduisantes, telles cette salle de bain très bien reconstituée ou ce carnaval des animaux, mélange de bizzarerie et de beauté plastique.Une chasse d’eau se casse tournant à la blague cocasse et le spectateur est replongé dans la dure réalité: celle d’être assis sur un banc en bois, au sein d’une baraque où des images défilent sans jamais passer la frontière de l’imaginaire. Loin d’être suspendu, le monde continue de tourner, parfois durant de très longues minutes au cours desquelles on aurait préféré que la dégustation finale intervienne beaucoup plus tôt!

Hélène Fiszpan

Arrêtez le monde, je voudrais descendre du Théâtre Dromesko au TnBA jusqu’au 24 octobre.
Renseignements au 05 56 33 36 80 ou www.tnba.org

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