Pyrénées-Atlantiques: Les conseillers généraux hésitent à continuer de financer la LGV Tours-Bordeaux


Alain Stoll
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 17/12/2011 PAR Olivier Darrioumerle

À l’issue des assises nationales du ferroviaire, le 16 décembre, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre des Transports, a confirmé lesprojets en cours de réalisation ( TGV Bretagne, TGV Est et LGV Tours-Bordeaux), mais veut évaluer « la pertinence économique » des projets à venir. Autant dire que le prolongement de la LGV au Sud de Bordeaux est en suspens. L’investissement du prolongement de la LGV au sud de Bordeaux jusqu’en Espagne est estimé à plus de 10 milliards d’euros. C’est un poids lourd dans le système ferroviaire français qui ne voit pas la fin du tunnel, déficitaire ( 1,5 milliard d’euros par an ) subventionné ( 13 milliards d’euros par an ) et endetté à hauteur de 30 milliards d’euros. « Je n’ai pas eu d’informations confirmant la position de la ministre. Si la LGV est remise en cause, entre Bordeaux, Bayonne et Toulouse, c’est grave », a répondu Georges Labazée, président du Conseil général. 

 Le Parlement de Navarre assomé par la nouvelle
Le Conseil général des Pyrénées-atlantiques avait déjà montré sescraintes, lors de la session du 25 novembre 2011, en provisionnant 30% du montant de sa participation de 80 millions d’euros (valeur 2009) jusqu’audémarrage des travaux de la branche Bordeaux-Espagne. Mais cettefois-ci, à la veille du vote du budget, ( session du 2 et 3 février), ledébat sur les scénarios de la desserte Béarn-Bigorre a été plombé par la nouvelle de Paris.

Lors du débat sur les transports, le 16 décembre, les conseillersgénéraux des Pyrénées-atlantiques se sont montrés inquiets. Le chef de fil de l’opposition, Jean-JacquesLasserre a brandi le premier la menace d’un accord déséquilibré. « Ondemande un financement à 100 % public ? Il y a trop d’embûches, tropd’incertitudes… Quelques soit le scénario choisi, revoyons lesengagements financiers ! »

« Je continue de faire des chèques ou j’arrête ? » à demandé Philippe Garcia, vice-président chargé des finances, qui a déjà emprunté 50 millions d’euros pour le financement de la LGV Tours-Bordeaux. La corne d’abondance qui devait « irriguer l’Aquitaine », selon les mots de Bernard Uthurry, vice-président de la Région en charge des transports, est bien mal embouchée…

… Mais continue les débats sur la desserte Béarn-Bigorre
Quatre scénarios ont été de nouveau présentés aux conseillers générauxdes Pyrénées-atlantiques, mais seulement deux d’entre eux ont retenul’attention du débat. Le premier reliant directement Mont-de-Marsan àPau, fait gagner 50 minutes sur le trajet Pau-Bordeaux, plaçant lacapitale béarnaise à moins d’une heure de la capitale régionale.L’autre, contournant Dax avec un arrêt à Orthez, dans le Béarn desgaves, fait gagner aussi bien à Orthez qu’à Pau 35 minutes par rapportau trajet sur la ligne actuelle. Orthez ne serait plus qu’à 45 minutesde Bordeaux tandis que Pau serait à un peu plus d’une heure de Bordeaux.

Le Béarn des gaves – Sauveterre-de-Béarn, Navarrenx, Salies et Orthez – plaide pour une halte à Orthez. « Le développement du bassin Pau-Bigorren’est pas à 15 minutes près » ironise l’élu de Navarrenx, Jacques Pedehontaa qui soulève la question de la solidarité du territoire. Autre argument avancé, cette fois-ci par Jacques Cassiau-Haurie : la rentabilité de la ligne. « Sans passer par Orthez, les trains se rempliront moins et ce beau projet pourrait devenir un fiasco. »

Du côté des élus palois, on relativise cette guerre de clochers. Pour eux, le seul scénario possible pour une ligne dite à « Grande vitesse » est une ligne avec le moins d’arrêts possibles. André Duchâteau met en garde contre la division : «  Vus de Bordeaux et de Paris, nos débats sont dérisoires. On ne sera crédible qu’en étant unis. » Au Conseil général, sans conviction, ni défaitisme, on continue à croire à une liaison ferrée avec l’Espagne… mais pas à n’importe quelles conditions.

photo : Alain Stoll

Olivier Darrioumerle

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles