Les producteurs de lait posent un ultimatum aux industriels


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 05/08/2010 PAR Nicolas César

« A partir d’aujourd’hui, il y a un compte à rebours qui court jusqu’au 12 août », pour que les industriels et les coopératives reviennent à la table des négociations, a lancé mercredi Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, principal syndicat agricole français. Après la date limite, des représentants syndicaux se rendront dans les sièges sociaux pour « demander des comptes aux industriels qui ne jouent pas le jeu », poursuit-il. « Lorsque les prix s’effondrent, la répercussion est immédiate sur les revenus des producteurs, qui ont perdu près de 50 % de leurs revenus en 2009. Maintenant que les prix remontent, je souhaite que les producteurs soient correctement rémunérés », avait déclaré la veille le ministre de l’Agriculture. Interrogé par RTL sur ce qui pourrait être le « prix juste », Bruno Le Maire a affirmé que c’était à l’interprofession (producteurs, industriels et coopératives) « de le déterminer ». « Que chacun prenne bien ses responsabilités, que chacun joue son rôle, l’Etat à joué son rôle pour intervenir sur les marchés en 2009 en mettant 300 millions d’euros par l’intermédiaire de la Commission européenne et faire remonter les cours du lait », a encore souligné le ministre. « Que l’on sorte de ce système où tous les trois mois, il y a une crise sur le prix du lait, ce n’est pas acceptable », a-t-il insisté. « Ce nouvel échec de l’interprofession laitière vient confirmer les difficultés de la future contractualisation prônée par la loi de modernisation de l’agriculture récemment adoptée, qui libéralise les conditions de négociation entre grandes surfaces et fournisseurs, analyse Henri Emmanuelli, le président PS du Conseil général des Landes et député, dans un communiqué. « Il n’est pas acceptable, dans la situation actuelle, que le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, se contente de souhaiter l’aboutissement des discussions. Son intervention directe serait sans doute plus utile », ajoute-t-il.

Un appel au boycott de certains produits

Les producteurs protestent contre l’échec de l’interprofession (producteurs, industriels et coopératives)à s’entendre sur le prix du lait et demandent à l’Etat d’appliquer les « accords de juin 2009 sur le mode de fixation du prix » du lait. Ils dénoncent aussi le refus des industriels au 3e trimestre d’octroyer 31,1 euros de plus par tonne de lait, comme le demandent les producteurs. Normalement, ces prix sont fixés en fonction d’indices élaborés par l’interprofession. Mais, cette fois encore, les différentes branches du secteur n’ont pas réussi à s’entendre. Depuis quelques jours, une campagne d’étiquetage a été lancée par les agriculteurs. Ils dénoncent les grandes entreprises Lactalis, Bongrain et Bel, qui n’ont pas tenu l’accord passé en 2009. Les fromages Président, Caprice des Dieux et Vache se retrouvent également sur la sellette, affublés de stickers « commerce non équitable » ou encore « ces marques volent les producteurs de lait et vous-même », incitant le consommateur au boycott. De son côté, la fédération des industries laitières (FNIL) a  « appelé l’ensemble des acteurs à trouver les voies nouvelles permettant de rétablir un dialogue constructif dans l’intérêt de tous ».

Nicolas César

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