Créé à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux (CCIB), « Bordeaux City Bond », a été conçu pour répondre à la demande d’acheteurs contraints jusqu’alors de stocker leur vin dans d’autres pays européens, à Genève ou Londres, par exemple, où la réglementation était plus favorable. Pour ce faire, la direction générale des douanes a élaboré un nouveau dispositif réglementaire. « Jusque-là, la limite de stockage était de deux ans. Au-delà, la fiscalité normale (droits d’assises et TVA française, ndlr) s’appliquait. Désormais on a supprimé le critère de durée », a indiqué le directeur général des douanes Jérôme Fournel. « Ces mesures concernaient des produits destinés à des pays hors Union européenne. Le dispositif a été étendu aux pays intra-européens (pour lesquels les droits étaient jusque là immédiatement exigibles, ndlr). Enfin, le stockage était réservé aux professionnels, il sera désormais possible d’exporter vers des particuliers », a-t-il précisé.
Un stockage jusqu’à 400 000 caisses de vin
Pour Dominique Babin, directeur de la CCIB, « Bordeaux City Bond » assure un stockage sécurisé, la conservation dans les meilleures conditions de température et de lumière, garantissant la valeur financière, la traçabilité, la confidentialité ainsi que l’accès aux stocks via Internet. La société « Entrepôt vente export » (EVE) créée pour l’occasion gère ce nouveau dispositif. Le groupe CCIB (41% CCIB, 10% Vinexpo) possède la majorité du capital de 200 000 euros. Les 49% restants se répartissent entre quatre entreprises de logistiques, douze entreprises de négoce et la Caisse régionale de Crédit agricole. L’entrepôt créé par le groupe logistique Tesson a nécessité 6 millions d’euros d’investissement. Sa surface de 5.000 m2 permettra de stocker jusqu’à 400 000 caisses de vins fins. Pour rappel, les exportations françaises de vins et spiritueux représentent un chiffre d’affaires d’environ 9 milliards d’euros , ce qui constitue le deuxième poste d’éxcédent de la balance commerciale nationale, selon les douanes.
Nicolas César