Deux questions au groupe Hangar du Cap Ferret, en concert au festival Musik à Pile (33)


Raphaël Lugassy
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 03/06/2011 PAR Thomas Guillot

@qui ! : Vous avez enregistré votre album avec des pontes de la variété française. Ce qui donne un album rock très accessible. Vous comptez évoluer vers quelle direction dans le futur ?
Antonin Bartherotte (chanteur) : Quand on enregistrait dans le hangar, le son n’était pas très rock ‘n’ roll. C’est une grange en bois. Le son était assez roots, pas comme le son studio. C’est vrai que le gars avec qui on a fait le son, qui s’appelle Antoine Gaillet, a aussi fait Julien Doré ou les BB Brunes. C’est un mec qui maitrise le live et qui s’est adapté au son du hangar et à la direction artistique qu’on menait. On a travaillé nos chansons avec Jérôme Goldet. C’est notre premier album donc il a fallu apprendre à faire des chansons, à travailler en studio. On l’a pensé humblement cet album. On pouvait pas faire comme sur scène et jouer énergique. L’énergie pour pouvoir l’attraper et la faire rentrer dans le micro, c’est pas évident quand t’es dans un studio. Dans le hangar, on a réussi à se poser un peu et à rentrer un peu en communion. Peut-être que plus tard on enregistrera dans d’autres endroits et que ce sera plus rock. C’est la vie qui nous le dira. Pour le moment, on progresse à chaque concert. On apprend à jouer ensemble. En tout cas, c’est un album qu’on assume parfaitement et qu’on a pris plaisir à enregistrer.

@! : Par rapport au rock accessible que vous jouez, comment vivez-vous la relation du Cap Ferret à la scène bordelaise qui peut parfois être assez dure et intégriste ?
A.B. : Ça a été assez délicat.Au début, on n’arrivait pas à aller jouer à Bordeaux. On jouait beaucoup sur le bassin, chez nous, dans des bleds autour, mais pas là bas. On ne voulait pas de nous… j’en sais rien. Bordeaux est une ville très fermée. Finalement, il y a eu d’autres groupes de Bordeaux qui nous ont découvert l’été au Cap Ferret quand ils venaient en week-end ou en vacances. Nous, on jouait à mort au Ferret à ce moment là, tu pouvais pas nous rater. Et puis on a fait un petit festival au milieu de groupes de Bordeaux. On a vu un petit trou, on s’est immiscé et ils nous ont ouvert la porte.

Mais c’est vrai qu’il y a un truc. Je sais pas si c’est dû à ce culte de Noir Désir, de Gamine ou de Strychnine. Ces groupes qui ont marqué un peu Bordeaux, qui étaient des groupes « punks », assez corsés et puis, en même temps, poétiques. Il y a une empreinte très forte à Bordeaux. Et nous on arrive avec toutes nos couleurs, nos espadrilles et nos culs terreux. On fait nos chansons un peu colorées qui parlent de meufs dans un Bordeaux où il y a aussi un peu de prétention. Après Noir Désir, tout le monde s’est mis à faire du rock. Ça donne une direction un peu rigide. Nous on est en marge de ça. On est du bassin. On se laisse plus aller. Du coup, c’était pas évident au départ. Mais sur scène, on a gagné. En général, si t’es bon, que tu veux mettre le feu, que t’es généreux, les gens sont là. L’asso Allez Les Filles à Bordeaux, avec Francis Vidal, nous a bien aidés. C’est le premier mec qui nous a fait jouer à Garorock, il y a deux ans, devant soixante personnes. On n’était pas connu, ni rien. C’était au début. Donc Bordeaux c’est important pour nous. Ça a été difficile, mais il y a de l’amour entre Bordeaux et nous. Quand on y va aujourd’hui, le public est là. Ils nous lâchent pas.

Propos recueillis par Thomas Guillot

Festival Musik à Pile à St Denis de Pile (33)
Hangar et La Ruda le vendredi 3 à partir de 19h30
Florent Marchet et CharlElie le samedi 4 à partir de 18h30
15/18 euros par soir et 25/30 pour le pass 2 jours
Crédit photo : Raphaël Lugassy

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles