La biomasse en Aquitaine : de la concurrence à la complémentarité des utilisations?


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 08/09/2011 PAR Solène MÉRIC

A l’origine de la biomasse, il y a la ressource,à savoir principalement le bois. Par conséquent, s’interroger sur les politiques et stratégies à mettre en oeuvre au niveau de l’utilisation ou de la valorisation de la biomasse, revientd’abord et avant tout à s’interroger sur la disponibilité et la mobilité de ce bois. Car en effet, si cette ressource paraît a priori inépuisable, contrairement aux poches de pétrole, il n’empêche qu’une gestion raisonnée et raisonnable s’impose. En effet, entre la papeterie traditionnelle, le développement de la bio-raffinerie (c’est-à-dire l’extraction de fibres de cellulose et de molécule de bois) et la bioénergie utilisant le bois pour la création de chaleur et d’électricité, c’est une véritable concurrence des usages du bois qui se met d’ores et déjà en place.Une concurrence d’autant plus exacerbée que la demande en bois en Aquitaine, est supérieure à la disponibilité annuelle.En effet, selon Henri Chaperon de la CAFSA, la disponibilité du bois dans la région est déficitaire d’un million de m3 par an. Un déficit qui s’explique, selon l’expert, par des causes variées : tempêtes de 1999 et 2009, parcelles forestières à l’abandon, notamment dans le Périgord, inaccessibilité des bois en montagne, etc..Une situation qui pourrait d’ailleurs s’aggraver avec le temps en raison de la hausse à prévoir de la demande.

Un aménagement du territoire indispensable

Issus de l’industrie papetière historique, les industriels de la bio-raffinerie voient donc arriver avec méfiance, sur « leurs » terrains forestiers, les nouveaux acteurs du bois énergie. C’est notamment le cas des responsables des usines Tembec à Tartas ou Smurfit Kappa à Facture, qui tout en admettant le caractère désormais « incontournable » du développement d’une énergie au bois, préviennent que derrière cette concurrence sur la ressource, c’est bien« la fermeture d’usines qui se joue ». En effet, une concurrence sur le bois, ne pourrait se faire sans entraîner augmentation de son prix.
Si Marie Mugler, Directrice adjointe de Dalkia, entreprise spécialisée dans la production bio énergétique, atenté d’apaiser les craintes en expliquant qu’en ce qui concerne son entreprise, « la stratégie est d’aller chercher le bois qui n’est pas valorisé par les industriels » ; ces derniers sont tout de même restéssceptiques sur le comportement des autres entreprises de bioénergie.
Alors, quelles solutions entrevoir pour permettre le développement de la bioénergie sans entrainer de fermeture d’usines ? Si différentes pistes ont été avancées, ce qui ressort de cette table ronde, c’est avant tout une demande d’intervention plus forte de l’Etat, au niveau régional, afin de mettre en place une véritable politique de l’utilisation de la biomasse. Selon les participants:«L’Etat devrait davantage être un fédérateur d’informations en termes de projets. Son rôle devrait être de faciliter les projets dans les zones les moins exploitées et de les interdire là où on frôle déjà la surexploitation ». En bref, pour l’ensemble des professionnels présents, une réflexion en termes d’aménagement territorial s’avère indispensable pour trouver un équilibre entre les diverses utilisations de la biomasse et parvenir ainsi à une valorisation optimale de ses composantes. 

Photo: Aqui.fr

Solène Méric

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