Les désherbants à base de glyphosate en question


Une nouvelle étude fait ressortir les risques imputables à l'emploi du Roundup et de sa matière active le glyphosate. Elle a été publiée dans la revue américaine "Chemical Research in Toxicology", et elle est l'oeuvre du professeur Gilles-Eric Serali

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 06/01/2009 PAR Gilbert Garrouty

Le glyphosate est en quelque sorte une molécule « miracle » découverte par la firme Monsanto et qui,avec le Roundup,a contribué largement à l’augmentation de la productivité, et à la réduction des coûts, ainsi que de la pénibilité du travail en agriculture. Autrement dit:le pulvérisateur a remplacé la binette. Le glyphosate qui était sous brevet jusqu’en 2000 est aujourd’hui tombé dans le domaine public, de sorte qu’il peut être exploité par d’autres firmes.

Revers de médaille
Il n’empêche: comme toujours rien n’est parfait, et la médaille a son revers. Le compte rendu de l’étude Serlini-Benachoux explique « que pour la première fois les mécanismes de toxicité de quatre différents « Roundup » sont élucidés sur des cellules humaines ». « Ils agissent, estiment les deux chercheurs, à des doses qui ne sont plus herbicides ». Un constat effectuésur « des cellules de nouveau né fraîchement issues de cordon ombilical, ou de lignées moins sensibles utilisées pour mesurer la toxicité des polluants ».Les auteurs de l’étude estiment que ces désherbants sont autorisés « comme contaminants dans des aliments OGM, en particulier, le soja, le principal OGM importé en France »(soja génétiquement modifié qui grâce à sa manipulation, peut être désherbé aux spécialités à base glyphosate).

A revoir ?
Il est vrai que si l’agriculture utilise de grandes quantités de Roundup (les particuliers aussi dans leurs jardins) ou de glyphosate, elle importe également la quasi totalité du soja nécessaire à l’alimentation des porcs et des volailles.Or, le constat de l’étude est inquiétant: « Dilués à des doses infinitésimales (jusqu’à 100 000 fois ou plus) ils programment la mort en quelques heures de manière cumulative, mais aussi les dommages des membranes et de l’ADN et empêchent la respiration cellulaire ». Il est également affirmé que les mélanges d’adjuvants propres à la spécialité amplifient les effets. Pour les deux scientifiques tout cela est grandement sous-estimé par la règlementation actuelle « qui ne tient pas compte de ces phénomènes dans des seuils trop arbitraires de contamination des aliments ». Ils considèrent aussi que les autorisations d’utiliser ces désherbants sont à réviser. Ils demandent ,de plus, que les analyses de sang effectués lors des tests règlementaires soient publiées.

Le résultats de cette étude retiendront sans doute particulièrement l’attention dans notre région où les filières animales, y compris celles dites de qualité,utilisent largement le soja. Il faut noter que les travaux qui ont abouti à ces résultats ont été soutenus par le Conseil Régional de Basse-Normandie, le CRIIGEN que présideCorinne Lepage, et les Fondations « Pour une Terre et Humaine » et Denis Guichard

(lire également sur http://www.wmaker.net/paysud)

Gilbert Garrouty

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