La centrale photovoltaïque du Gabardan dans les Landes : le difficile équilibre entre production énergétique et protection de l’environnement


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/10/2009 PAR Solène MÉRIC

En quelques chiffres la future centrale photovoltaïque du Garbardan, ce sera 317 ha de superficie, 1 million de panneaux solaires, une production de 76 MWc, permettant l’alimentation électrique de quelques 33000 foyers par an. Le tout, pour un investissement financier global de 300 millions d’euros. Autant dire un projet d’envergure. D’envergure et d’innovation puisque 13 ha de sa surface sont réservés à l’implantation de panneaux solaires dits « trackers », produits par une jeune société de Martillac, en Gironde, Exosun. David Augeix, Directeur d’EDF EN pour la région sud nous explique que « la caractéristique de ces panneaux est de pouvoir suivre la course du soleil grâce à leur possible inclinaison sur deux axes. Cette technologie permet une production plus importante qu’avec des panneaux fixes, mais pour un investissement également plus élevé ». Le chantier de cette partie expérimentale est d’ailleurs pratiquement terminé et le raccordement à la centrale de Barbotan est prévu dés le mois de décembre prochain. Sur ces 13 ha, les panneaux trackers produiront 2MWc d’électricité.

Raccordement à partir de juin 2010
La deuxième partie du chantier, divisée en sept tranches, est uniquement composée de panneaux photovoltaïques fixes. Pour un meilleur rendement, « ils sont orientés plein sud avec une inclinaison de 25% ». Coté calendrier, « les cinq premières tranches seront raccordées à la centrale de Barbotan en décembre 2010, avec une première étape en juin où les deux premières tranches, actuellement presque achevées, seront raccordées les premières ». Pour les tranches 6 et 7, qui n’ont d’ailleurs pas encore été défrichées,les travaux auront lieu à une date ultérieure, non encore définie.

Un « paysage » étonnant La tranche 4 en cours de construction en lieu et place de la forêtSi la SEPANSO approuve dans son principe le développement du recours à l’énergie photovoltaïque, c’est la logique industrielle de ce développement qui lui déplaît. « Pour des raisons de rentabilité économique, on choisit délibérément des espaces à la fois proches des lignes, et présentant le minimum de contraintes techniques : à savoir des espaces plats et dégagés, consacrés jusqu’à présent à la friche, à l’agriculture, ou à la forêt. C’est le cas de la centrale du Gabardan ». S’ajoute à cela un prix du foncier beaucoup plus important que celui du revenu forestier (10 fois plus important selon les chiffres de la DRIRE). « On peut alors comprendre que les propriétaires cèdent vite à la pression des promoteurs du photovoltaïque « au sol », au lieu de restaurer les puits de carbone que sont nos forêts ». Et Pierre Davant d’insister : « il manque de réglementation en la matière, c’est grâce à ce vide juridique que ce genre de centrale risque de se multiplier, faisant courir un réel danger à notre environnement à commencer par la forêt des Landes ». Antoine Cuerq, quant à lui, reconnaît que « s’il est vrai que de nombreux opérateurs sont intéressés par la démarche, compte tenu d’un prix de rachat de l’électricité particulièrement intéressant, ça ne veut pas dire pour autant que ces projets vont aboutir. De nombreux problèmes peuvent se poser, à commencer par la capacité de financement des opérateurs, la viabilité des exploitations, etc… »

Vers le développement d’une filière en France…
Autre problème soulevé par la SEPANSO : les centres de fabrication des panneaux solaires sont le plus souvent situé à l’étranger, notamment en Asie. Par conséquent, le bilan carbone d’un chantier comme celui du Gabardan (fabriqués en Malaise) est loin d’être exemplaire… Mais sur ce point, les choses vont s’améliorer. Antoine Cuerq a en effet annoncé qu’en conformité avec la volonté des pouvoirs publics de créer une filière photovoltaÏque en France, un accord a récemment été passé entre EDF EN et la société First Solar. Ce contrat, à hauteur de 80 millions d’euros d’investissements de la part d’EDF, vise à l’implantation d’une usine de panneaux photovoltaïques en France. Autre bonne nouvelle pour les partisans d’une énergie photovoltaïque réellement sans incidence sur l’environnement: Antoine Cuerq a également annoncé la pose de panneaux solaires au dessus du parking du Parc des Expositions de Bordeaux. Entre énergéticiens et défenseurs engagés de l’environnement des passerelles parfois se forment.

Solène Méric

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