Lectures du Vendredi : « Ciel ! Mon étoile. » de Cécile Léna et « Le Périgord » d’Anne-Marie Cocula et Alain Bordes


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 05/11/2010 PAR Olivier Darrioumerle

Un observatoire c’est quoi au juste ? Des appareils électriques qui ronronnent. « Des gratte-ciels humains », comme le dit Michel Serres. Un phare de la connaissance si l’on écoute Pierre Léna raconter sa vie de veilleur de phare au téléscope de Kitt Peak, attendant dans l’osbervatoire que le vent se calme pour pouvoir ouvrir la coupole. Un pont entre la lumière et l’absence de lumière, l’objet et le sujet. Deux thèmes dont les deux amis aiment discuter.

Ciel ! Mon étoile - un voyage dans les observatoires - Cécile Léna - Michel Serres - Pierre Léna
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C’est la séparation entre le sujet et l’objet, c’est le décalage qui permet l’observation.
Les Grecs ont raté le coche de la science moderne pour cette raison. Ils avaient une idée de l’observation, mais même Hipparque ignorait la séparation entre le sujet et l’objet. Pour lui, les étoiles, le monde, les Dieux, les Hommes formaient un Tout. Ils étaient comme le grand-prêtre inca et le sacrifié au sommet de la pyramide, non pas des sujets, mais des objets du monde. La séparation intervient à la fin du Moyen-âge. Aujourd’hui, il y a la crainte de la catastrophe, la peur de la destruction du monde par un excès de science. Il est possible que tous les drames que nous vivons aujourd’hui viennent précisément de cette séparation. Mais l’astronomie qui nous situe, tournants dans le temps et l’espace, nous fait prendre conscience de notre fragilité.

Lumière, d’où viens-tu ?
Notre voyage commence par la Namibie. A Paranal, au milieu d’un désert, un monument de technologie détecte l’arrivée de rayons gamma. Des grains de lumière qui témoignent de violents évènements se déroulant dans des galaxies lointaines de plus de dix milliards d’années. Ensuite c’est en Australie que l’on retrouve la même technologie. Là où il n’y a pas de montagnes hautes, là où la planète est dans l’état le plus ancien possible dû à un climat constant depuis des centaines de millions d’années. Ce sont les trois jumeaux, Namibie, Perth en Australie et Atacama au Chili.
Au pied des Andes, dans la pampa argentine, les chercheurs ont abandonné la lumière pour la détection d’un autre porteur d’informations venant des profondeurs de l’espace : le rayon cosmique. Avant, on mimait l’oeil humain pour capter la lumière, maintenant, on imite l’oeil de la mouche pour multiplier les récepteurs, rassembler l’information et la synthétiser. Collecter toujours plus de lumière, avec des miroirs toujours plus grands et aller toujours plus loin dans l’épaisseur du temps. On projette déjà en Europe une mosaïque de miroirs segmentés de 42 mètres de diamètre pour capter la lumière. Les miroirs de 8m20, c’est « has been » !  On pourra bientôt explorer le moment de la formation des galaxies, étudier une lumière émise trois cent mille ans après le Big-bang,      

Olivier Darrioumerle

Ciel ! Mon étoile. Un voyage dans les observatoires
de Cécile Léna avec Pierre Léna & Michel Serres
aux éditions Elytis
20 euros


Beau Livre: Le Périgord d’Anne-Marie Cocula et Alain Bordes

Périgord de Anne-Marie Cocula - Alain Bordes
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Un beau livre ! Ce Périgord que publient les éditions Sud Ouest l’est en effet, et pas seulement parce qu’il est riche des somptueuses photos d’Alain Bordes qui n’as pas son pareil pour nous faire pénétrer l’âme de son pays. Ce Périgord là est, d’abord, le fruit de l’extraordinaire érudition d’Anne Marie Cocula qui nous conte son histoire depuis les premiersmoments de la nation gauloise des Pétrucores jusqu’à ces années de la première moitié, et surtout de la fin du XIX°, où se succèdent les découvertes dans cette vallée de la Vézère au patrimoine préhistorique sans égal. La Mouthe, Les Combarelles, Font de Gaume… autant de lieux qui nous font aborder à la beauté de l’art pariétal, avant que Lascaux « chapelle sixtine de la préhistoire » ne surgisse de la nuit des temps. L’identité du Périgord trouve là sa dimension universelle, celle qui attire chaque année entre Montignac et les Eyzies des milliers de visiteurs.
Anne Marie Cocula nous fait voyager, deux millénaires durant, au gré de sa connaissance intime d’un pays, et elle le fait en mêlant la part des hommes et des lieux qu’ils habitent, assaillent ou défendent, de leurs guerres fratricides, de leurs alliances, des Capétiens aux Plantagenets, des protestants si fermement installés dans ce pays et des catholiques qui les pourfendront. Des noms qui enchantent notre lecture se succèdent : les Vulgrin, Bertrand de Born, Richard Cœur de Lion, Henri de Navarre, La Boétie et son ami Montaigne… Le département de la Dordogne naîtra des temps révolutionnaires où les périgourdins se plieront aux ordres des députés de la Convention après avoir choisi la Montagne contre la Gironde, s’évitant les affres de la Terreur. A offrir et lire absolument.

J.A

Le Périgord , Anne-Marie Cocula, Alain Bordes.
www.éditions-sudouest.com; 24,9 euros

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