Arena fait appel de sa condamnation aux prud’hommes de Libourne


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Publication PUBLIÉ LE 11/09/2008 PAR Nicolas César

4,8 millions d’euros, 50 000 euros par salariés. Les 96 ex salariés d’Arena, qui contestaient leur licenciement pour motif économique, ne cachaient pas leur satisfaction lundi, à l’issue de la condamnation de leur ex-employeur. « Ce jugement est une preuve que l’on peut sanctionner les délocalisations », s’était ainsi réjouie Lucette Leygnac, 55 ans, qui a passé 36 ans de sa vie dans cette usine. Le 31 mars 2007, la marque avait arrêté l’activité de son usine de Libourne, qui produisait 60 % des maillots du groupe pour sous-traiter sa production en Chine. Avec la fermeture de l’usine, 161 employés, pour la plupart des femmes d’une cinquantaine d’années, se retrouvaient sans emploi, dans un secteur, où le chômage est important.

Arena s’estime dans son bon droit et se dit confiant sur l’issue de son appel
Après avoir étudié les motivations des juges des prud’hommes de Libourne, ce 11 septembre, Arena nous a informé, par le biais d’un communiqué, qu’elle envisageait de faire appel de ce jugement. La société estime avoir agi « dans le respect absolu de la loi française, tant sur le plan de la forme que du fond. Lors de l’appel, Arena TDP attend que soient reconnues la réalité et la conformité à la loi du motif économique qui a conduit à la fermeture du site industriel ». Elle rappelle, que « la réalité du motif économique a été avérée par les services du Ministère du Travail à deux reprises, les 7 mai et 7 décembre 2007 ».

Pourtant, la motivation du juge départiteur des prud’hommes de Libourne est, on ne peut plus claire : « S’il est évident que le transfert d’activité dans des pays à protection salariale et sociale inférieure aux normes françaises est susceptible d’entraîner une diminution des coûts de production, ainsi qu’une augmentation des marges, cette circonstance ne saurait à elle seule constituer un motif économique de licenciement suffisant ». En clair, en fermant son usine de Libourne, la seule en France, pour la sous-traiter en Chine, Arena ne visait pas à rétablir ses marges, mais à les augmenter. Compte tenu des nombreuses délocalisations ces dernières années et celles encore à venir, cette décision, en appel, des juges sera très attendue au plan national, et pourrait peut-être même créer une jurisprudence.

Nicolas César


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