C’est « une très grande déception », pour reprendre les premiers mots d’Alain Juppé devant la presse hier en fin d’après-midi dans les locaux de « Bordeaux 2013″ place Jean Jaurès, réagissant à la décision du jury chargé de désigner quelle serait la prochaine » capitale européenne de la culture » en 2013. Alain Juppé exprimait le sentiment de toute l’équipe qui avait construit le dossier de candidature de Bordeaux.
Marseille, deuxième ville de France, est finalement lauréate. Elle a défendu son projet en mettant en valeur sa proximité et ses échanges historiques avec le grand bassin Méditérrannéen, thème qui entrait opportunément en écho avec les récents propos de Nicolas Sarkozy sur le renforcement d’un axe méditerrannéen.
Déception donc à Bordeaux, « mais nous sommes beaux joueurs, et je félicite Marseille » a pousuivi Alain Juppé qui a souligné la cohésion « à toute épreuve » dont ont fait montre la Ville, la Région, le Département et la Communauté d’agglomération.
« On ne va pas laisser tomber, ça ne peut pas rester sans lendemain, la Ville veut poursuivre » a-t-il poursuivi, mentionnant l’auditorium de musique pour 2010, la base sous-marine et le Fonds régional d’art contemporain, celui-ci relevant plutôt de la Région.
Alain Rousset, président de Région était là aussi: « le travail qui a été fait ne sera jamais perdu. Nous avions réussi à entraîner la population bordelaise. Il y avait un potentiel de bonheur et de créativité assez exceptionnel dans ce dossier, je ne renonce pas à ces projets ».
Comment comprend-il le choix de Marseille? « Je ne crois pas que ce soit un choix politique, je n’ai pas senti en tout cas le jury fonctionner de cette façon ».
Mais « il y a peut-être eu un problème de communication. J’ai entendu ce matin une radio annoncer la candidature de Marseille comme une candidature collective, et puis après on parlait de Bordeaux et d’Alain Juppé ». Ce point sera probablement abordé, avec d’autres, lors d’une prochaine réunion – souhaitée hier soir – du conseil d’administration de « Bordeaux 2013 ».
Les investissements prévus dans le cadre du projet étaient estimés à 60 millions d’euros. Le budget pour la seule candidature était de l’ordre de 800 000 euros selon la mairie, réunissant les participations publiques et privées.
Marie Paule Mémy
Le titre de capitale européenne de la culture a été lancé en 1985 afin de contribuer au rapprochement des peuples européens par la culture. En France, Paris a été capitale européenne de la culture en 1989, avant Avignon en 2000 et Lille en 2004. La capitale du Nord avait attiré de l’ordre de 8 millions de visiteurs cette année-là, et son maire, Martine Aubry, estime que le label » Lille 2004″ avait fait gagner dix ans de notiéré à la région Nord-Pas-de-Calais.