La filière de la viande BIO du nord Aquitaine se consolide avec l’ouverture aux réseaux des grandes distributions spécialisées BIO


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/10/2009 PAR Solène MÉRIC

Franck Bardet, responsable de la filière viande chez Biocoop affirme avec humour que les consommateurs bio ne sont plus seulement « des mangeurs de graines ». En effet, la demande de viande bio est en augmentation constante, or « sur ce plan, avoue-t-il, notre système n’était pas bien adapté ». Et cela, plus particulièrement encore dans le grand sud ouest où « Biocoop a une soixantaine de magasins (sur 300 en France) mais 5 seulement proposent un rayon boucherie » fourni, qui plus est, par les élevages du grand ouest. Pas très développement durable pour une chaîne qui pose, sur son site internet, « la priorité aux approvisionnements locaux » comme l’un de ses principes fondateurs…

Biocoop fait appel au groupement d’éleveurs Pré vert
Il fallait donc corriger le tir. C’est pourquoi, pour accompagner l’installation de boucheries dans ses magasins du Sud-Ouest, Biocoop a fait appel au groupement d’éleveurs de Dordogne, la SCA Pré Vert et à l’atelier de découpe EURL Mazière pour la transformation. Cette convention a donc le double avantage de répondre aux attentes des consommateurs, avec l’ouverture de 14 boucheries BIO d’ici la fin de l’année 2010 (et 25 à l’horizon 2012), tout en s’engageant sur un approvisionnement local. On assiste ainsi, sous le regard bienveillant et avec le soutien financier du Conseil régional et de la Chambre d’Agriculture d’Aquitaine, à une structuration plus solide de la filière viande bio dans le nord de l’Aquitaine. Celle-ci envisageant ainsi de nouvelles perspectives de développement.

Des boucheries « haut de gamme » au réseau Biocoop
Et, en effet, les objectifs sont grands. La Coopérative Pré Vert, qui compte actuellement une vingtaine d’éleveurs adhérents et commercialise, jusqu’à maintenant, sa viande auprès de « boucheries haut de gamme » et de cantines collectives (notamment les collèges) espère augmenter à 40 le nombre d’adhérents grâce à cette ouverture du marché au réseau de distribution BIO. Mais pour autant, pas question pour les éleveurs présents de mettre de côté une pratique commerciale qui s’est beaucoup développée ces dernières années, la vente directe. D’autant que pour certains d’entre eux, comme les associés du GAEC de la Gilette, celle-ci représente une véritable valeur ajoutée à leur exploitation, et notamment lors de sa futur succession, qui ne sera pas familiale.

L’enjeux de la conversion des éleveurs conventionnels en BIO
Cela dit, au regard d’une demande en constante augmentation de la part des particuliers, comme des collectivités, cette nouvelle distribution, via l’enseigne Biocoop, offre de belles perspectives pour une structuration plus solide de la filière. Mais elle induit aussi, et avec plus d’acuité encore, un des enjeux de l’élevage BIO soulevé par Béatrice Gendreau, vice-présidente du Conseil Régional d’Aquitaine en charge de l’Agriculture ainsi que par Elisabeth Mercier, directrice de l’Agence BIO, lors de cette journée. C’est à dire la nécessaire conversion d’éleveurs conventionnels en éleveurs BIO. Béatrice Gendreau reconnaît que si le passage du conventionnel au bio est difficile, une des solutions, selon elle, est de « mettre encore davantage l’accent sur le suivi et les conseils techniques auprès des éleveurs » qui souhaiteraient franchir le pas du BIO. Selon les éleveurs BIO, le succès de leur démarche sera un argument de poids pour convaincre définitivement les hésitants à la conversion… A suivre.

Solène Méric

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