Laurent Mauriac : Rue 89 : « Un journaliste a la même exigence de rigueur quel que soit le média »


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 01/06/2011 PAR Nicolas César

Quand Laurent Mauriac a quitté « Libération », en proie à de grandes difficultés, pour créer le 6 mai 2007 avec d’autres confrères Rue 89, il venait d’avoir une prise de conscience : Internet est incontournable et surtout les « lecteurs vont devenir co-producteurs de l’information ». A l’époque, il était correspondant du quotidien de gauche à New York et tenait un blog. « C’est là que j’ai découvert une nouvelle façon de vivre l’information avec les lecteurs ». Une idée, qui est désormais le socle, la philosophie de Rue 89. « On est maintenant dans un système ouvert. Si les journalistes restent dans leur tour d’ivoire, ils passent à côté de quelque chose », explique Laurent Mauriac. Pour lui, les « commentaires des Internautes doivent être considérés comme une extension de l’article ». A Rue 89, les lecteurs participent à trois niveaux à l’élaboration de l’information. Premièrement, les commentaires, deuxièmement, des gens leur font remonter des « news ». Et enfin, ils participent à une conférence de rédaction hebdomadaire retransmise par chat.

Les sites d’information sont-ils fiables ?
« En fait, vous avez des gens qui écrivent pour vous en faisant gratuitement le travail des journalistes ? », s’interrogent les étudiants. « Non, cela suppose beaucoup de travail. Le journaliste doit vérifier les informations, réécrire le texte et tout ceci prend du temps », rappelle Laurent Mauriac. Autre inquiétude des jeunes de Bofrdeaux école de management : « n’y a-t-il pas une baisse de la qualité sur Internet ? ». Il y a quelques années, lors de l’affaire du SMS soi-disant envoyé par Nicolas Sarkozy à son ex-femme Cécilia, révélé par le site Internet du Nouvel Obs, le directeur du groupe a justifié la faute professionnelle du journaliste, qui n’a pas vérifié l’info, en expliquant qu’il s’agissait du site Internet et non du journal. « Aujourd’hui, ce type d’arguments ne peut plus être avancé », souligne le directeur général de Rue 89. Preuve que désormais les sites d’information en ligne sont crédibles. Ceci dit, « la course à l’info, au scoop ne nous amènerait-elle pas vers des articles avec moins de profondeur ? », demande une étudiante. « La profession en a conscience aujourd’hui et je pense que nous allons avoir un meilleur équilibre dans les années à venir », estime-t-il.
Quel avenir peut-on prédire aux sites d’information ? « Nous sommes face à deux exigences, celle d’être rentable et d’investir pour renforcer notre équipe de 25 personnes et d’être à la pointe de l’innovation », confie Laurent Mauriac. Rue 89 est sur la bonne voie. En 2010, le chiffre d’affaires a doublé de 70% et leurs pertes ont baissé de 40%. C’est donc avec optimisme que le site appréhende les prochaines années et s’apprête à proposer une nouvelle maquette de son site dans les prochaines semaines pour séduire encore plus de lecteurs.

                                                                                                                         Nicolas César

Crédit photo : Aqui!

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