Les langues de France parlent d’une même voix à Langon (Gironde)


Aqui.fr
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 25/07/2009 PAR Solène MÉRIC

Présidé par la députée de Gironde, Martine Faure, à la tête du Groupe d’études sur les langues régionales à l’Assemblée Nationale, ce forum a vu défilé vendredi, de nombreux défenseurs des langues de France. Venus des quatre coins du pays (y compris, pour les plus lointains, de la Réunion) élus, enseignants, journalistes et représentants du monde associatif ont tous mis en avant les difficultés rencontrées par ces langues. Et, à les entendre, celles-ci sont nombreuses. L’enjeu ici, ce n’est pas la « simple » question de l’apprentissage de ces langues, qui est en soi une large part du problème ; c’est aussi celle de leur reconnaissance, de leur visualisation dans la société, bref, de leur existence en tant que langue vivante.

Les langues dans l’école et hors l’école
Les intervenants insistent sur ce point, « les langues doivent être dans les écoles, via le bilinguisme ou l’immersion, mais elles doivent également exister « hors l’école » pour devenir un usage social». Ce qui rend le champ d’intervention d’une politique linguistique très large, aux dires des élus régionaux et départementaux qui s’y sont risqués. Il y a l’école, certes, mais aussi la formation des enseignants, la petite enfance, la formation pour adulte, la culture, les médias, l’édition, la signalétique et enfin, le service public… Autant de domaines dans lesquels les collectivités locales n’ont ni compétences claires, ni budget illimité.

De grandes disparités territoriales
Ces deux limites, ajoutées à l’inégale force des volontés au niveau de chaque collectivité, sont la cause de grandes disparités quant à la place des langues de France sur chaque territoire. Hasard ou coïncidence, Corses et Basques ont un peu plus d’avance sur le sujet que les défenseurs de l’Occitan dont le territoire est pourtant plus vaste. Le créole réunionnais, qui reste pourtant la langue maternelle majoritaire sur l’île, est quant à lui, complètement nié. Ce qui a pour conséquence directe que la plupart des enfants réunionnais qui entrent à l’école de la République se trouvent face à des enseignants qui ne parlent pas la même langue qu’eux… « Peut-être a-t-on ici une réponse au fort taux d’échec scolaire de ces enfants ? » s’interroge Céline Poustis, enseignante dans une des rares classes bilingues de la Réunion.

Vers un projet de loi à l’automne ?
Concernant les médias et le service public, David Grosclaude, journaliste et éditeur, pointe du doigt « l’échec de la TNT ». « Avec cet outil on avait l’occasion de développer des chaînes faisant place aux langues de France. En Occitanie, il y a environ un million de locuteurs occitans, et ils n’ont pas de chaîne de télévision propre. On ne trouve ça nulle part ailleurs en Europe ! »
Malgré les efforts fournis par un certain nombre de collectivités territoriales et le cadre associatif pour une valorisation de ces langues autochtones, il ressortait clairement des débats qu’en l’absence de législation nationale, leurs actions restent souvent trop limitées et inégales. Un projet de loi avait été promis par le candidat Sarkozy puis par Christine Albanel, alors qu’elle était encore Ministre de la Culture et de la Communication. Les intervenants au forum ont assuré qu’ils resteront vigilants, dès la mi-septembre, quant à l’attention que Frédéric Mitterrand, le nouveau Ministre, portera sur le sujet, une fois qu’il sera libéré de ses obligations sur le projet Hadopi II.

Solène Méric


Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
On en parle ! Gironde
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles