Le plus viel alambic de Gascogne se refait une beauté en Périgord


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 01/09/2012 PAR Claude-Hélène Yvard

Installé dans son atelier de Saint-Amand-de-Coly en Périgord noir, Alain Lagorsse travaille, martèle, façonne les feuilles de cuivre, et plus rarement le laiton. Il marie les formes, les proportions, et l’esthétisme. Depuis plus de trente ans, Alain Lagorsse est dinandier d’art, un métier qu’ il a embrassé par hasard mais auquel il s’est accroché au fil des ans, par passion. Aujourd’hui, il est l’un des derniers à maîtriser les techniques ancestrales de la dinanderie. Son savoir-faire fait de lui un professionnel reconnu au delà des frontières du Périgord et lui permet de décrocher quelques chantiers prestigieux. « Il y a quelques semaines, j’ai été contacté par la Direction régionale des affaires culturelles à Bordeaux, pour restaurer la chaudière d’un alambic d’armagnac et en recréer une à l’identique. Pour cela, je devais avoir recours aux techniques datant de deux siècles. Ce fut un vrai défi à relever, mais passionnant, « explique l’artisan. Il s’agit en réalité du plus ancien alambic de Gascogne.

En activité depuis 1804…« Cet alambic unique en son genre est la propriété du domaine d’Ognoas. D’après nos recherches, il date de 1804 et aurait appartenu à Etienne Lhormand, un des derniers propriétaires privés. Cet alambic est constamment resté en fonction et cet usage régulier a nécessité de constantes transformations, explique Patrick Arnaud, directeur du domaine, propriété du Conseil général des Landes. Chaque année, cet alambic chauffe au bois environ 800 hectolitres de vin, qui, une fois distillés, fournissent 150 hectolitres d’armagnac. Ayant subi l’épreuve du temps, cette pièce avait besoin de retrouver une nouvelle jeunesse.

« Mon travail a donc consisté à à la fois à un travail de restauration sur cette pièce classée monument historique et à en reconstituer une à l’identique. Professionnellement, c’est très interessant, car le système de distillation est tout à fait unique. J’ai beaucoup appris en travaillant dessus. Chaque rivet est en cuivre, il a fallu les reconstituer un par un. Et l’étanchéité de la chaudière est réalisée à l’étain, » détaille Alain Largosse.  Dans  quelques jours, l’alambic datant du début du XIX e siècle et la pièce créée par le dinandier d’art périgourdin retrouveront le chemin des Landes. La première distillation est programmée à la mi novembre, après que les douanes auront donné leur feu vert. 

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