Les salariés de Leydet manifestent contre un plan de « restructuration »


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Publication PUBLIÉ LE 22/05/2012 PAR Nicolas César

« Ce plan d’humanisation est un plan de restructuration. Leydet en grève. Non à la suppression de 88 lits et de 40 emplois ». Voilà ce que l’on pouvait lire sur une grande banderole accrochée sur la façade du foyer Leydet. Aujourd’hui, à 13 heures, près d’une cinquantaine de personnes, des salariés du foyer, des sympathisants, des syndicalistes, des élus sont venus protester contre la réforme engagée de l’établissement par la mairie de Bordeaux, qui le gère pour le compte de l’Etat. « Dès le mois de juin 2012, l’établissement verra sa capacité d’accueil baisser de 55 places. Ces nouveaux exclus viendront donc rejoindre les 100 personnes pour qui le 115 est en incapacité de proposer une solution d’hébergement chaque soir. En 2014, cette baisse de la capacité d’accueil sera portée à 88 lits », dénonce Matthieu Touzanne, porte-parole des salariés, assistant social au foyer. « La spécificité de Leydet réside dans le fait que cet établissement accueille tous ceux dont personne ne veut », poursuit-il. « A la mairie, nous avons mis en place la bagagerie, les maison relais. Une pension de famille va être créée tous les ans dans chaque quartier. Que chaque commune de la CUB en fasse autant ! », rétorque Alexandra Siarri, adjointe d’Alain Juppé aux nouvelles précarités.  « Nous avons été bernés par les politiques. Les 50 places relais promises par la mairie ne correspondent pas à notre public. La compensation promise de cette disparition des places d’accueil n’aura pas lieu », fustige Matthieu Touzanne.

Le foyer Leydet, un enjeu en pleine campagne pour les législatives

En pleine campagne pour les législatives, ce dossier est sensible et est devenu très politique. Dans un communiqué, le conseiller municipal, Matthieu Rouveyre ne craint pas d’aller jusqu’à parler « d’une chasse aux plus pauvres orchestrée par le maire de Bordeaux ». D’ailleurs, Vincent Feltesse, le président de la CUB et suppléant aux législatives de Michèle Delaunay sur la deuxième circonscription de Gironde est venu rencontrer les manifestants. « Je prends l’engagement d’en parler aux ministres concernés », a-t-il déclaré. Alexandra Siarri se dit « écoeurée d’une telle instrumentalisation politique » et rappelle qu’« Alain Juppé a récupéré un million d’euros pour le foyer Leydet ». « C’est faux de dire qu’il y a une réduction des moyens », assure-t-elle. « Ce sont des sujets complexes. Il ne faut pas les politiser comme cela est fait, mais rechercher un consensus. Car, au final, ce sont les usagers qui se retrouvent dans l’impasse », déplore Christophe Adam, vice-président de Médecins du Monde. Pour lui, les centres d’hébergement d’urgence sont actuellement  à l’aube d’un grand changement comme la gériatrie il y a trente ans ». Leur fonctionnement va certainement évoluer. « On ne pourra rétablir l’équilibre dans ce pays qu’en redonnant des capacités à vivre : augmentation du Smic, du nombre de CDI. La crise a fait exploser le nombre de personnes en situation de grande fragilité », conclut Brigitte Comard, candidate du Front de gauche sur la deuxième circonscription de Gironde. 

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