Michèle Delaunay évoque les grands axes du chantier sur la dépendance


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 01/10/2012 PAR Elise Lambert

@qui! – Quelles sont les grandes mesures envisagées dans le projet de loi d’accompagnement de la dépendance?
Michèle Delaunay – La dépendance doit être un projet global concernant les personnes dès la fin de la vie professionnelle. Le projet de loi doit favoriser l’adaptation de la société au vieillissement. La canicule de cet été, fin août, a pu être anticipée grâce aux leçons de 2003 mais aussi par le soutien des solidarités traditionnelles. Les campagnes de prévention ainsi que les réseaux de voisinage, les proches et familles, ont permis aux personnes âgées d’être aidées. Il faut penser à une refonte de la société fondée sur les liens traditionnels. Inverser la tendance pour rendre attractif le secteur du troisième âge. Cela passe par une évolution des carrières, les étudiants ne doivent pas avoir honte de dire qu’ils veulent travailler en gériatrie !

La prévention de la dépendance et l’accompagnement seront les deux autres grands axes de réflexion. Il faut que les familles s’engagent car l’État ne doit pas s’y substituer. L’État doit en revanche permettre aux familles les plus modestes de pouvoir diminuer leurs charges. Inverser la courbe vers la perte d’autonomie. Je dis souvent que pour ces personnes « il n’y a pas de session de septembre », elles ne recommencent pas leur vie. Le chantier est déjà en marche, mais ce projet doit s’accompagner d’une prise de conscience et de possibilité de toute la société, car la dépendance concerne aussi les associations, le secteur privé, les aides à domicile, les familles…


@! –  En 2010, les coûts liés à la dépendance s’évaluaient à 34 milliards d’euros, dont 24 milliards des pouvoirs publics* La dépendance, mesure phare du programme de Nicolas Sarkozy, n’a cessé d’être repoussée faute de financement. Aujourd’hui, vous relancez le débat. Comment comptez-vous financer cette réforme?
M. D. –  Pour les personnes en résidence spécialisée, la demande est toujours en hausse et le personnel insuffisant. Nous avons ouvert la possibilité des emplois d’avenir pour pallier ce manque. 75% du salaire de ces emplois d’avenir est financé par le public. Nous soutenons et garantissons l’offre publique et examinons les offres privées pour permettre la construction de nouvelles places. Un prélèvement de 0,15% sera effectué sur les pensions des retraités imposables pour redresser les comptes de la sécurité sociale d’ici 2013, puis le chantier sur la dépendance en 2014 . Il y a aussi la journée de solidarité, le lundi de Pentecôte, elle rapporte chaque année environ 2 milliards d’euros par an*.

@! –  Vous avez beaucoup évoqué l’accompagnement des personnes en établissements spécialisés, mais plus de six personnes sur dix âgées de 80 ans et plus vivent chez elles. Comment accompagner les personnes à domicile et surtout, leurs proches qui s’en occupent ?
M. D. – Il faut donner des appuis aux familles car leur rôle est primordial. Les aidants familiaux ne doivent pas mettre de côté leur propre carrière, voire retraite. Nous pensons à la possibilité de garder la cotisation retraite de la personne aidée au sein de la famille. Les aidants familiaux sont essentiels et l’État ne doit pas les remplacer. Nous réfléchissons aux moyens de professionnaliser ces aidants. Mais c’est aussi une question d’engagement de la société. Le réseau « voisin-age », site de rencontres intergénérationnelles est un exemple des initiatives qui peuvent favoriser la refonte des solidarités.

Chiffres: TNS Sofres pour La Banque postale Prévoyance/La Croix. mars 2012.

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