Lascaux, un enjeu culturel et économique


Claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 14/10/2012 PAR Claude-Hélène Yvard

Avant 1980, la Dordogne accueillait 400 000 touristes, trois millions aujourd’hui. L’ouverture de Lascaux II, en 1983 a  été le point de départ du développement touristique en Périgord. Le tourisme représente 22 % de l’activité économique.  Cette part continue de croître. Parmi les moteurs de ce développement la préhistoire et surtout Lascaux II. Il s’agit du site le plus fréquenté du département avec 250 000 entrées payantes pour un chiffre d’affaires annuel de 2,7 millions.  On peut donc  s’interroger sur les retombées de Lascaux III, exposition internationale destinée à voyager dans les plus grands musées scientifiques du monde, présentée actuellement en avant-première à Cap Sciences.  Pour Bernard Cazeau, président du Conseil général de la Dordogne, cette exposition s’inscrit avant tout dans un partage universel de la connaissance. « Lascaux III est destinée à ceux qui ne pourront pas venir en Dordogne. »

 Un coût de 3 millions d’euros 

Lascaux III a coûté 3 millions d’euros, principalement financés par le Conseil général de la Dordogne et la région Aquitaine. Deux entreprises, le Crédit agricole et la coopérative Maïsadour ont participé, au titre de mécénat privé, à hauteur de 500 000 €. Cap Sciences qui reçoit habituellement 100 000 visiteurs par an, espère réaliser 60 000 entrées jusqu’au 6 janvier. Cette exposition, qui se présente sous la forme d’une série de dispositifs multimédias et interactifs, autour des cinq fac-similés de la nef et du puits, est louée au prix de 50 000 euros par mois. Le premier à avoir pris le risque d’accueillir l’exposition dans son musée est Jaap Hoogstraten, directeur des expositions du Field Museum of Natural history de Chicago.  Il a déboursé 300 000 euros pour une durée de six mois, du 15 mars au 15 septembre 2013.

Une logique de partage culturel

Présent à Bordeaux, vendredi, lors de l’inauguration, ce dernier était ravi et impatient. « Nous espérons attirer 200 000 visiteurs. » Pour  découvrir Lascaux, les visiteurs américains débourseront 7 dollars en plus du billet d’entrée. Le Centre des Sciences à Montréal a déjà réservé l’exposition du 14 avril au 15 septembre 2014. Le voyage de Lascaux s’annonce prometteur, d’autres villes du monde sont intéressées : Denver, San Francisco, Miami, Boston, et aussi l’Asie avec des pays comme le Japon ; ou des villes comme Singapour. Une des missions d’Olivier Retout, responsable du projet , est de « vendre » Lascaux à l’international. Si les contacts sont nombreux et intéressants, Olivier Retout réfute l’idée de considérer Lascaux III comme un produit commercial. « Nous ne sommes pas dans une logique de rentabilité, mais plutôt dans une démarche de partenariat avec les grands musées scientifiques du monde. Nous sommes dans une logique de partage culturel d’un patrimoine mondial. » Si on ajoute le mécénat privé tant français qu’international, les collectivités devraient rentrer dans leur investissement. Bernard Cazeau a précisé lors de la conférence de presse « il existe des frais de maintenance. Trois personnes accompagneront en permanence les fac similés. » S’il existe des excédents, ils pourront servir au financement de Lascaux IV, la réplique complète dont le projet continue d’avancer.

Les différentes représentations de Lascaux, depuis la fermeture de la grotte originelle en 1963, répondent à un souci de préservation et offrent une certaine cohérence au regard de la dimension culturelle. Elles concourent à la politique d’aménagement du territoire, à la politique touristique régionale qui s’attache à valoriser l’intérieur de la région au regard de la présence massive des vacanciers sur le littoral. 

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