Une expo « à Parr » à la Vieille Eglise de Mérignac


Martin Parr: Magnum Photos
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 20/09/2012 PAR Lise Gallitre

En une vingtaine d’annnées, Martin Parr est devenu en Angleterre LA référence en matière de photographie documentaire. Et oui, il s’en passe des choses dans cette Vieille Eglise de Mérignac. Vous allez voir : dans de majestueux cadres dorés, des grands couturiers (Valentino, Christian Lacroix ou encore Jean-Paul Gaultier pour ne pas les citer) se détendent après un défilé, ils font des bisous, des calins. Non loin d’eux, et pourtant très loin de cette ambiance fastueuse de la mode et du luxe, des anonymes se goinfrent au Mc Donalds du coin, dépités. Un peu plus loin, une robuste anglaise porte un Bombers et fait peur à tout le monde, si bien qu’elle a un mur d’exposition pour elle toute seule.
Au fond de l’église, certains sont à la plage, pas très à l’aise en maillot de bain, enfin pas tous : à Cuba, un homme en slip de bain à motifs fanfaronne devant le transat d’une femme alors que ce même slip de bain à motifs trahit une vilaine marque de bronzage. Heureusement pour lui, on ne voit pas sa tête, vous verrez. Près de l’entrée les tous petits jockeys font un peu la tête à côté de mannequins un peu trop grandes avec, bien souvent, des jupes un peu trop courtes mais les voilà épargnées elles aussi, leurs visages sont coupés, ça aussi vous verrez. Bon, arrêtons là cet aperçu verbal, tout ceci est à VOIR. Vous verrez.

Humour caustique et couleurs saturées, l’alliance du diable so britishCe qu’il y a de bien avec les photos de Martin Parr, c’est qu’il y en a pour tout le monde. Tous les milieux sociaux sont en effet visés par ce redoutable observateur. Alors oui, ses photographies nous font sourire, parfois rire, mais attention, soyons vigilants, ça pourrait être une connaissance, une voisine ou pire, NOUS! Et oui, ce regard torve au supermarché, cet oeil dépité devant un hamburger trop gras, cette allure pataude à la plage… rien ne nous est étranger en fait, nul n’est à l’abri d’un coup de flash de l’espion du quotidien, l’oeil de lynx Martin Parr. Vous voilà prévenus.
C’est en effet cette manière de saisir le quotidien qui est remarquable chez Parr, cette impression de  photos apparemment prises sur le vif (alors qu’en fait pas du tout, la ménagère au caddie rempli est de toute évidence une ménagère très étudiée, si bien qu’elle ne l’est plus). En fin et subtil observateur, il dresse alors un portrait féroce et mordant de ses contemporains, faisant du moindre détail LE détail qui va faire que oui, ce quotidien photographié est terrible parce qu’il nous est connu, familier (ne revenons pas sur la vilaine trace de bronzage dévoilée par le non moins vilain slip à motifs, ce n’est pas utile). L’éclatement du banal et du quotidien font alors de cette exposition un vrai moment d’humour. Pas un moment drôle ou marrant, non, un moment d’humour, le vrai humour, celui qui fait sourire tant il est sévère, effrayant, lucide, vrai.
L’humour anglais sans doute… Vous verrez.

Vieille Eglise Saint-Vincent, Tramway A, arrêt Mérignac centre
Du mardi au dimanche, de 14h à 19h

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