Point de vue : Gilles Savary – Ne pas enterrer le rapport Gallois


Gilles Savary
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 23/10/2012 PAR Gilles Savary

En commandant un rapport à Louis Gallois, le Président de la République a voulu, dès le début de son mandat, rechercher sans tabou les solutions à la grave crise que connaît l’économie française, notamment dans sa dimension compétitivité. Au-delà des pistes qui seront retenues par le gouvernement, la réponse à ce rapport sera le signe de sa volonté de s’attaquer frontalement aux difficultés qui minent notre économie depuis tant d’années. Certes, les problèmes de l’économie française ne se résument pas à la compétitivité coût qui, jusqu’à présent, a surtout focalisé le débat. Les carences de notre appareil productif sont multiples.

Le manque d’innovation et plus généralement l’absence de stratégie industrielle, sans parler de la rigidité du marché du travail sont aussi à l’origine des difficultés que connaît notre industrie. Mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir que la dégradation continue du taux de marge des entreprises françaises et de leurs profits, ces dernières années, les place dans l’incapacité d’investir suffisamment. Et sans investissement, il n’est pas de redressement possible selon un des premiers préceptes keynésien !
Ne pas aborder cette question c’est donc se condamner à ne traiter qu’une partie du problème. Certes, la perspective d’une faible croissance rend, pour le moment, impossible le transfert massif des cotisations sociales vers d’autres sources de financement. Ce transfert risquerait en effet d’impacter à l’excès la demande. Cependant, une hausse modérée, dont une partie pourrait porter sur le renchérissement de la fiscalité carbone est envisageable, dès lors que le gouvernement a pris l’engagement de ne plus recourir à de nouvelles augmentations d’impôts pour combler le déficit.

Il faut impérativement amorcer le processus qui doit permettre d’alléger significativement les charges qui portent sur le travail pour redonner de la compétitivité à nos entreprises. L’un des enjeux majeurs de la gestion de la crise et de sa sortie, est de concilier réponses de court terme et réponses de long terme. La tentation est grande de sacrifier l’avenir sur l’autel du présent. La tentation est grande de ne voir dans le soutien à la consommation et à la demande l’unique priorité, sans traiter les problèmes structurels de notre économie.
L’enterrement du rapport Gallois serait un très mauvais signal.

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