Brigitte et Gilles Delluc, leur belle histoire avec Lascaux


Claude -Hélène Yvard
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 09/10/2012 PAR Claude-Hélène Yvard

Pour Gilles Delluc, la belle histoire avec Lascaux a débuté en 1952 : il avait 18 ans et il assistait l’abbé Glory dans ses pérégrinations. S’il embrasse une carrière de médecin et de responsable de service à l’hôpital de Périgueux, l’homme n’en demeure pas moins un préhistorien reconnu. Il est titulaire d’un doctorat en géologie du quaternaire, anthropologie et préhistoire. Après une carrière d’enseignante en physique chimie et d’ingénieure chez IBM, son épouse Brigitte Delluc reprend des études et elle est chercheure rattachée au département du Muséum d’histoire naturelle de Paris, après l’obtention d’une thèse dirigée par André Leroi-Gouhran.

C’est donc tout naturellement que ce couple de préhistoriens périgourdins a accepté d’être conseillers scientifiques de Lascaux III, l’exposition internationale et du projet Lascaux IV, le futur centre international d’art pariétal de Montignac, qui devrait voir le jour, malgré le désengagement financier de l’Etat qui a « promis une aide humaine et technique ». « Nous sommes les seuls préhistoriens à siéger au sein de ce conseil scientifique. Nous avons accepté, car les techniques des fac-similés ayant considérablement évolué, cette exposition qui représente une reconstitution assez fidèle de la nef et du puits est à nos yeux quelque chose de tout à fait positif. Pour le public, grâce à la mise en scène, l’émotion devrait être au rendez-vous,  » précise Gilles Delluc.

Objets du MagdalénienDepuis de très nombreuses années, le couple côtoie la célèbre grotte. Lascaux demeure l’un de leurs sujets de prédilection, une passion. Gilles Delluc est intarissable. « D’après les archives de Léon Laval, l’ancien instituteur et premier adulte à pénétrer dans la grotte quelques jours après la découverte fortuite, l’inventeur de la grotte, c’est Marcel Ravidat. A l’époque, il est apprenti mécanicien. Il trouve l’entrée le 8 septembre 1940, grâce à son chien et revient le 12 septembre en compagnie de Jacques Marsal, Simon Coencas, et Georges Agniel, avec des lampes et un peu de matériels. »  On doit à Gilles et à Brigitte Delluc, la redécouverte des résultats des travaux d’André Glory dans la grotte de Lascaux. « C’était le seul scientifique à avoir conduit des recherches  de 1952 à 1663 à la fois sur l’art pariétal et sur l’archéologie de cette grotte ornée. Ces comptes-rendus étaient considérés comme perdus en 1966, date de son décès accidentel. Par miracle, nous les avons retrouvés en 1999 dans sa maison du Bugue,  » ajoute Brigitte Delluc.

Les peintures de Lascaux sont connues de tous mais ce que l’on sait moins, c’est qu’un millier d’objets ont été découverts dans la grotte. « Nous avons retrouvé bon nombre de matériels lithiques et osseux, plus de 500 outils de silex ou en os, une centaine de lampes dont deux seulement, sont en grès rose, ce qui est exceptionnel, » observe Brigitte Delluc. Malheureusement, ces objets sont très peu visibles du grand public : le musée de la préhistoire des Eyzies en présente une vitrine.  La famille Laval et celle de Marcel Ravidat en ont conservés un certain nombre et le plus gros des objets de Lascaux dorment dans les tiroirs de l’Institut de paléontologie à Paris. Pour les Delluc, ces objets appartiennent à l’époque du Magdalénien et non pas du Solutréen. « Grâce à la présence de ces objets très nombreux, nous défendons l’idée que la grotte date de -17000 ans, et non pas de – 20 000 ans, comme le laisse entendre certaines hypothèses scientifiques,  » poursuit Gilles Delluc.

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