Pollution et évacuation de l’usine Smurfit Kappa de Biganos


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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 05/07/2012 PAR Nicolas César

Le bassin d’Arcachon est une région magnifique, mais son écosystème est fragile. D’où l’inquiétude de riverains et des associations écologistes après cet accident à l’usine Smurfit Kappa de Biganos. Ceci étant, il faut savoir que dans un premier temps, l’industriel a évacué le personnel (pas de blessé, aucune victime n’est à déplorer), mis à l’arrêt l’installation, et pris les premières mesures conservatoires pour limiter l’extension de la pollution dans le ruisseau. La liqueur noire est un résidu puissant de fabrication du papier composé de matières organiques, de soude et d’autres produits chimiques. Surtout, « dès l’incident connu, des mesures vis-à-vis de la santé humaine ont été prises », souligne la préfecture de Gironde dans un communiqué. Ainsi, un arrêté d’interdiction temporaire de la baignade sur la plage dite de « la baignade du Teich » a été pris par le maire du Teich, François Deluga. Par ailleurs, un arrêté d’interdiction de la baignade et de la navigation sur la Leyre de Mios au delta a été pris par le préfet de la Gironde à 20 H, et pour 24 heures. Dès 16 H, l’alerte a été donnée aux professionnels en charge des locations de canoë.

L’alimentation en eau potable du bassin d’Arcachon n’est pas impactée
« Bien que le risque apparaisse nul, une surveillance de la qualité des eaux de baignade sera opérée dès le 6 juillet au matin sur les plages de la côte sud du Bassin », poursuit la préfecture. La compagnie de gendarmerie d’Arcachon a déployé un dispositif d’interdiction du site et de ses abords ainsi que de surveillance de la rivière interdisant ainsi rapidement toute baignade et navigation. Sous l’autorité du Procureur de la République de Bordeaux, une cellule d’enquête a été créée afin de procéder aux premiers prélèvements de police technique et scientifique, ainsi qu’à l’audition des témoins. Sachez, que l’alimentation en eau potable du Bassin d’Arcachon n’est pas concernée par les conséquences de cet accident. Depuis 19 heures, les points de suivi de mesure du pH de l’eau de la Leyre restent neutres. Par ailleurs, des dispositions conservatoires ont été prises dès la connaissance de l’accident pour la préservation des ressources en eau utilisée par les ostréiculteurs. Un message téléphonique a été transmis à tous les professionnels. Enfin, toutes dispositions seront prises par les collectivités pour enlever les poissons morts dont la présence a été constatée sur l’embouchure du Lacanau et à mi-parcours de la Leyre. Pour autant, la flore locale n’en sortira pas indemne. Les conséquences de cet accident industriel seront véritablement mesurées dans les jours à venir.

La préfecture fait le point

Dans un communiqué détaillé la préfecture de la Gironde a fait le point de la situation précisant que «  si la majeure partie du produit qui s’est écoulé après l’affaissement de la cuve a été recueillie dans un bassin de rétention présent sur le site, une faible quantité a néanmoins rejoint le ruisseau le Lacanau, affluent de la Leyre, fleuve côtier rejoignant le Bassin d’Arcachon.

Dès le 6 juillet, un arrêté préfectoral d’urgence a été pris, visant à imposer à l’exploitant les mesures suivantes :

la récupération et l’élimination des produits épandus,

la réalisation d’une surveillance des milieux impactés par l’événement,

la remise d’une étude de l’impact de l’accident sur les eaux de surface, les sédiments, les eaux souterraines et les sols,

la proposition de mesures de remédiation,

  • l’identification des causes de l’accident et la mise en œuvre de mesures correctives préalables à la remise en service de l’installation. »

  • Parallèlement, l’exploitant de l’usine s’est mis en rapport avec le service de  l’inspection des installations classées, en charge du contrôle réglementaire de l’établissement, afin d’engager un dialogue technique sur les circonstances de l’accident, ses conséquences sur les installations du site et les mesures à mettre en œuvre tant à court terme que dans une perspective de redémarrage de l’usine.

Suite à ces premiers échanges, l’arrêté du 6 juillet a été complété par un nouvel arrêté, pris le 9 juillet, afin d’encadrer réglementairement, de manière plus précise  la première phase consistant à récupérer et éliminer les produits stockés dans le bassin de rétention.

 

Deux autres arrêtés doivent encore préciser les dispositions de l’arrêté du 6 juillet :

l’un pour définir les conditions de remise en servicede certains équipements, afin de pouvoir placer les installations arrêtées en urgence en cours de process, suite à l’événement, dans une situation d’arrêt normal. Cet arrêté pourrait être pris avant la fin de la semaine,

  • l’autre visant à autoriser le redémarrage de la production, fondé sur les résultats des investigations et des contrôles techniques qu’aura réalisés l’exploitant et sur les conditions d’exploitation qu’il proposera de mettre en œuvre, démontrant que les conditions de sécurité sont atteintes. Cet arrêté ne sera pris que lorsque ces éléments auront été validés par l’inspection des installations classées.

     

    Sepanso : Un degré de plus dans la pollution du Bassin d’Arcachon

    De leur coté les associations de Protection de la Nature et de l’Environnement « réunies au sein de la CEBA et de la SEPANSO ne peuvent que manifester leur profond mécontentement face à cette nouvelle pollution causée par une installation classée. « Cet accident démontre que l’installation en cause était insuffisamment contrôlée, car une cuve en bon état ne peut pas éclater. Le bac de rétention quant à lui était mal conçu puisqu’il n’a pu contenir la pollution. En conséquence la CEBA (Coordination Environnement du Bassin d’Arcacahon) et la SEPANSO ont décidé de s’associer aux plaintes des conchyliculteurs et des pêcheurs. Par ailleurs elles appellent les autorités à renforcer la surveillance de l’ensemble des installations industrielles et agricoles du Bassin versant de la Leyre ; en effet ce cours d’eau qui alimente à plus de 90% en eau douce le Bassin d’Arcachon subit des pressions de plus en plus fortes de la part de ses riverains, entraînant une diminution progressive de la qualité des eaux : outre les nitrates provenant des engrais , de plus en plus de molécules phytosanitaires y sont détectées, leur présence ne pouvant avoir qu’un effet néfaste sur la qualité des eaux du Bassin.

Un courrier demandant une réunion rapide de la Commission Locale d’Information et de Surveillance de la qualité des eaux du Bassin a été adressé par la SEPANSO à Monsieur le Sous-Préfet et le Président du SAGE du Bassin versant de la Leyre a été alerté » décidé de s’associer aux plaintes des conchyliculteurs et des pêcheurs.

Par ailleurs elles appellent les autorités à renforcer la surveillance de l’ensemble des installations industrielles et agricoles du Bassin versant de la Leyre ; en effet ce cours d’eau qui alimente à plus de 90% en eau douce le Bassin d’Arcachon subit des pressions de plus en plus fortes de la part de ses riverains, entraînant une diminution progressive de la qualité des eaux : outre les nitrates provenant des engrais , de plus en plus de molécules phytosanitaires y sont détectées, leur présence ne pouvant avoir qu’un effet néfaste sur la qualité des eaux du Bassin.

Un courrier demandant une réunion rapide de la Commission Locale d’Information et de Surveillance de la qualité des eaux du Bassin a été adressé par la SEPANSO à Monsieur le Sous-Préfet et le Président du SAGE du Bassin versant de la Leyre a été alerté »

 



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