Un drôle d’oiseau ouvre la saison au TnBa…


Frédéric Nauczyciel
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 02/10/2012 PAR Lise Gallitre

Première date de la saison, du monde attendu au TnBa, deux choses qui vont évidemment de pair. C’était le cas ce mardi soir avec la première représentation de La Mouette, mise en scène et adaptée par Arthur Nauzyciel. Ayant sans  doute en tête les quelques échos et critiques avignonnais de cet été, les spectateurs pouvaient être curieux, voire sceptiques, et puis 3h45, il faut le dire, ça peut être long. Et pour tout dire, c’est très long; entre passages dansés et intermèdes musicaux, voilà donc une Mouette qui peine à s’envoler. Dans cette adaptation très libre de la fameuse pièce de Tchekhov, Nauzyciel donnerait presque du grain à moudre aux farouches adversaires (souvent trop sévères) du théâtre contemporain. Mais là, il faut avouer que c’est tentant. L’arrivée des acteurs, tous affublés de masques de mouette, ne rassure pas le spectateur quant à son appréhension de passer près de quatre heures dans la salle… Et quand ces créatures hybrides, mi-homme/mi-mouette, se mettent à danser tous ensemble dans une ronde qui s’apparente davantage à une danse des canards un peu grotesque  qu’à un élégant Lac des cygnes, une chose est sûre, ce sera long…

« N’est-ce-pas que c’est une pièce étrange? »
Au milieu des très emphatiques répliques des (pourtant très bons) comédiens, voilà une question rhétorique lancée par l’un des personnages: « N’est-ce-pas que c’est une pièce étrange? ». Ouf, ça rassure un peu, même sur scène on le reconnait, c’est étrange. Loin d’être un vice, l’étrangeté peut être une vraie réussite sur scène mais là, elle est trop souvent malmenée et se transforme à de nombreuses reprises en caricature. Qu’il s’agisse de la diction très stylisée des comédiens, du symbolisme si symboliste qu’il en manque de subtilité, des (trop) longs passages chantés et dansés;  tout ceci fait que la fin de la pièce donne lieu à une question qui est, elle, plutôt simple: mais pourquoi tout ça au juste? Le trop est en effet ici l’ennemi du bien et on se dit alors qu’une heure en moins aurait sans doute été la bienvenue.  Malgré un très bon jeu d’acteurs (Dominique Reymond en tête) et de beaux passages sur l’écriture, sur la gloire du théâtre ou encore sur la complexité des liens familiaux, cette Mouette (s’) échoue sur scène.

La Mouette d’Anton Tchekhov; mise en scène par Arthur Nauzyciel, du 2 au 5 octobre au TnBA

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