La forêt domaniale littorale dunaire : sur les traces des forestiers


Didier CANTELOUP
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/10/2012 PAR Didier CANTELOUP - ONF

Une dynamique faite d’érosion marine, de tempête et de vents violents, a édifié, vers l’an 500 de notre ère, une première génération de dunes, volumineux barrage de sable, qui s’est spontanément stabilisé et végétalisé en une forêt mixte de pins maritime et de chênes. Ces dunes anciennes sont appelées dans le pays des « montagnes ». Puis, de nouveau vers l’an 1500, une érosion éolienne très active s’est mise en marche, remaniant les dunes anciennes, remettant le sable en mouvement, envahissant cultures et bâtiments. C’est ces dunes dites « modernes », qui ont été fixées par les services de l Etat.

Les sables furent ensemencés par une succession de vastes chantiers dits « ateliers ». A l’intérieur de ces grands polygones protégés par des palissades de planches relevées au fur et à mesure de leurs ensablements, un mélange de plusieurs dizaines de kilo de graines à l’hectare de pins maritimes, de genêts, d’ajoncs et d’oyats fut semé à la volée puis immédiatement recouvert de branchages.

Plantation de jeunes pins

C’est de ces travaux qu’est issue la forêt domaniale dans laquelle vous vous promenez. Le trait vert sur fond blanc, peint sur les arbres, marque le périmètre de la forêt publique. Dans le jargon forestier, cette marque s’appelle un « guidon ».

Sur certains gros pins, des cicatrices le long du tronc témoignent du temps où la récolte de résine, appelée « gemmage » était la principale activité dans la pinède. De nouvelles générations de pins ont suivi, désormais destiné à la production de bois ; mais au sol, témoin d’un passé encore récent, des débris de pot de résine ou de petites lames de zinc – les « crampons » -, qui permettaient de guider l’écoulement de la gemme, persistent.

Voyez-vous dans la jeune pinède, ces allées rectilignes et parallèles et ces arbustes ou petits pins gisant au sol ? Ce sont des « cloisonnements » qui permettent aux ouvriers sylviculteurs de parcourir la parcelle pour couper les buissons de genêt ou d’arbousier qui dominent et menacent les jeunes pins. Quand ceux-ci sont trop nombreux et se gênent mutuellement, quelques-uns sont éclaircis par un « dépressage ».

Avez-vous remarqué, ces traits de peinture ou ces morceaux d’écorce enlevés sur certains arbres ? Ce sont les marques d’une future éclaircie dans une pinède trop serrée. Les forestiers ont désigné les arbres à enlever. Ce marquage se fait traditionnellement avec une hachette équipée d’un poinçon, le « marteau forestier », d’où le nom de « martelage » pour cette opération.

Lorsque les arbres ont atteint une dimension suffisante pour être valorisés en bois d’œuvre, intervient la coupe définitive. Le sol est débroussaillé pour que la graine des grands pins germe facilement. Le paysage change brusquement, la colonnade et l’ombre des grands pins disparaissent pour laisser la place à la lumière d’où émergera naturellement une nouvelle génération composant un paysage renouvelé.

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