Trois questions à Jacqueline Clerfeuille, présidente du festival « Version Originale »


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/03/2015 PAR Romain Béteille

@qui ! — Comment s’est déroulée cette cinquième édition ? Pouvez-vous nous donner quelques moments forts ? 

Au bout de cinq ans, ce festival prend vraiment son envol. On a constaté une vraie fidélisation du public sur l’évènement, des gens qui reviennent et qui ramènent du monde. On est sortis du public qui venait uniquement du bassin d’Arcachon, on a des personnes qui viennent du Lot-et-Garonne. On est très content de la façon dont cette édition 2015 s’est déroulée, le bouche-à-oreille fonctionne plutôt bien. Ça prouve que notre travail a payé, notamment avec les scolaires. En tout, on a accueilli presque 4000 personnes sur toute la durée du festival, dans un cinéma qui n’a qu’une salle de 180 places ! On a passé beaucoup de temps à choisir la programmation, à en débattre parce qu’on essaye de se différencier des autres festivals. Chacun doit avoir son identité, même si on n’a pas pour objectif de devenir le « Marciac » du cinéma. Mais globalement, on reste satisfaits de l’ampleur que ça a pris. 

@! — Pouvez-vous nous donner, selon vous, quelques moments forts de cette édition ? 

Il y en a eu pas mal… Par exemple, c’était la première fois qu’on organisait une soirée « polars » (celle du 24 mars, qui présentait deux films : un Coréen et un norvégien, suivis d’échanges avec Hervé Le Corre, écrivain et Lionel Germain, chroniqueur spécialiste du roman noir). Elle a rencontré un vrai succès, avec la venue d’un nouveau public, même des gens qui ne connaissaient pas le cinéma. Même si je ne suis pas fan de polars personnellement, les membres de l’association Grand Angle (qui organise la manifestation) ont voulu y consacrer cette soirée et je ne regrette pas, elle reviendra l’an prochain. Il y a eu ensuite la diffusion d’un film documentaire, « Iranien » (un dialogue entre un iranien athée et quatre mollahs). Cette séance s’est tenue à 18 heures un lundi, ce qui n’est pas un horaire hyper facile pour tous ; pourtant il y avait beaucoup de monde. Le public est resté longuement pour parler après la séance, preuve que le film a intéressé. Et puis il y avait cette tente où les gens ont pu discuter, notamment avec le réalisateur de « Bébé Tigre », Cyprien Vial, qui est aussi le parrain du festival, et beaucoup d’autres. On trouvait ça plus spontané qu’un débat en public, où certains n’auraient peut-être pas osé prendre la parole. Et puis la tente, c’est aussi symbolique de quelque chose d’éphémère, tout comme le festival. C’était un peu le symbole qui annonçait la fête. 

@! — Qu’est-ce qui, selon vous, différencie « VO » d’autres festivals de cinéma ? Quel serait pour vous le festival parfait pour les années à venir ? 

Ce qui nous différencie, c’est ce contact, cette proximité entre les gens et le monde du cinéma, les films que l’on programme, parce qui si la sensibilité s’arrête quand l’écran s’éteint, ça ne sert à rien. A l’association, tout le monde a la parole, d’ailleurs on est identifiés comme tels, les gens viennent nous parler quand on fait nos courses, tout le monde se connaît, tout est très accessible. L’équipe est très variée, composée de caractères très différents, mais on a acquis une confiance mutuelle et je pense que c’est ça qui marche. Beaucoup de gens pensent que le cinéma indépendant est réservé à une élite intellectuelle, on veut juste prouver qu’on n’à pas l’intention d’être sur un piédestal. Les gens nous font confiance, alors on veut que cette confiance continue, on n’a pas envie d’arrêter parce qu’on voit bien que ça plaît aux gens. Quant au festival dont on rêve, je dirais qu’on est plutôt contents de ce qui est fait. Tout ce qu’on a voulu organisé, on l’a fait. Pour l’instant, on laisse décanter, mais on verra bien sûr ce qu’on peut améliorer pour 2016, peut-être sur certains horaires. On espère ne pas être le dernier des Mohicans !

L’info en + : Pour en savoir plus sur ce mélange curieux entre festival de cinéma et d’économie collaborative, vous pouvez vous rendre sur leur site internet ou relire l’article d’aqui en annonce de la cinquième édition.

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