Arte Flamenco : la langue des signes comme un art avec la Niña de los cupones


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/07/2012 PAR Solène MÉRIC

Elle entre en scène dans le noir avant même que l’ensemble des spectateurs soient installés. Elle attend. Puis, comme pour attirer l’attention du public mais aussi des lumières, la danseuse commence quelques pas de danses et fait claquer ses talons sur la scène. Quand la lumière vient à elle, la jeune femme apparaît en tee-shirt noir et caleçon rouge, sans coiffure ni maquillage: la Niña de los cupones se livre, telle qu’elle est. Sans fard ni belle robe. La danseuse sourde, s’adresse même directement au public, elle lui parle de son histoire ; elle parle de la perte de son audition, lorsqu’elle avait 6 ans. Car c’est bien cette histoire un temps douloureuse, mais désormais source de fierté, qu’elle contera ensuite en danse, en paroles, et en signes tout au long de la soirée. Une histoire, un baile, un spectacle entier, innovant et fort en émotions. 

Des signes à la manière d’un cante

La Niña de los cupones avec son cantaor El Niño de Elche

 
Pour elle, « introduire la langue des signes dans ce spectacle était une évidence ». Elle est à la fois son « moyen de communication mais aussi, un art à part entière ». Cette langue des signes s’introduit peu à peu dans le spectacle de la même manière qu’elle s’est imposée dans sa vie personnelle à l’âge de 6 ans. Des signes qu’elle utilise dans sa danse à la manière d’un cante. Parfois elle signe seule, elle mène le chant. Parfois, elle traduit quelques paroles du chant de son cantaor, el Niño de Elche. D’autres fois enfin le public assiste à un véritable duo entre les signes dansés et la voix.
Tout comme elle a commencé seule en scène son spectacle, c’est seule qu’elle le terminera, mêlant une fois encore baile, signes et voix, sa voix… trois modes de communication pour exprimer toute sa fierté d’être sourde.
On peut le dire sans grand risque, ce spectacle, auquel participe également Jesus Herrera à travers quelques très belles démonstrations d’ « assourdissants » zapateos, marquera longtemps les esprits des festivaliers. A l’issue de la prestation, les mots manquent aux spectateurs pour décrire leur juste impression : « émouvant, remarquable, magnifique, fort, …» Comme si aucun terme ne pouvait convenir vraiment pour décrire cette sensibilité à fleur de peau que la Niña de los cupones sait si bien transmettre de par sa présence, son élégance et son talent.

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