Arte Flamenco : Rencontres et traditions flamencas de Cadix à Séville


Sébastien Zambon / Dpt40
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 10/07/2015 PAR Solène MÉRIC

Pour Sandrine Rabassa la directrice artistique du Festival, lorsqu’elle a découvert le spectacle d’Antonio Reyes lors de la dernière biennale de Séville, elle en est restée « scotchée à son fauteuil ». « Cela fait partie des moments flamenco dont on se rappelle toute sa vie », estime-t-elle. Une sensation visiblement partagée par le jury de la Biennale, puisque c’est à Antonio Reyes qu’est revenu le « Giraldillo del cante » 2014… Une pointure donc, (une de plus…) présentée pour la première fois sur la scène du festival montois. Face à lui ou plutôt avec lui, un autre chanteur de grand talent, plus connu des festivaliers d’Arte Flamenco : David Palomar. Tous deux sont de la même génération (38 ans chacun), et tous deux sont originaires de la province de Cadix mais leur cante pourtant diffère…
David Palomar est un incontournable du cante traditionel de Cadix. Un chant qu’il définit comme « très « parlé », emprunt de douceur, de rythme, de vocalises et de musicalité »… sans doute plus enjoué aussi que le cante flamenco sévillan. « Le cante de Cadix, c’est la profondeur du flamenco avec de la joie ». Une joie que l’on retrouve en effet dans le spectacle en alternance avec la profondeur plus grave sans doute, mais toute aussi douce et élégante d’Antonio Reyes. Deux interprètes à la fois proches, ils sont amis depuis l’enfance, confient-ils, mais différents qui auront a su apporter un peu le soleil et les étendus des plages de la Belle Cadix. Une rencontre, loin de déplaire au public montois, bien au contraire. Une première partie de soirée terminée comme il se doit, dans une gran fiesta de buleria célébrée de leur deux voix si complémentaires, et accompagnée de leur deux guitaristes de talent, qu’il convient de saluer ici: Rafael Rodriguez et Antonio Riviera.

Carmen Ledesma sur la scène du café cantante

Carmen Ledesma, acclaméePour le deuxième spectacle de la soirée, qui s’est étiré jusque tard dans la nuit, c’est cette fois un trio qui était au cœur de la « Rencontre ». Antonio Molina, alias « El Choro », un jeune danseur déjà bien connu des aficionados flamencos, avait rendez vous avec deux maestras, l’une au cante, La Susi, l’autre au baile, Carmen Ledesma. « Une idée phénoménale », selon El churro, qui confiait volontiers sa nervosité, le matin du spectacle. S’engageant à tout donner, il a été à la hauteur de sa réputation livrant « le baile appris de son père et de son oncle », un zapateado d’une rapidité incroyable sans incidence sur le haut du corps toujours absolument stoïque. Une sûreté et une fluidité qui le place, sans aucun doute parmi les valeurs sûres de la jeune génération de danseurs. Parmi ses maîtres outre sa famille, figurait justement la grande Carmen Ledesma, acclamée ce jeudi, dès son apparition sur scène. Une scène où elle a livré le flamenco puro qui la caractérise, éminemment gitan, volontiers provoquant mais toujours généreux, et qui a su emporter le public avec elle. C’est dans un tableau final que les deux danseurs, se sont (enfin) rencontrés dans un baile complice et joyeux, que nombre de festivaliers auraient sans doute aimer voir durer un peu plus longtemps…

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