Arte Flamenco s’offre au regard (très) décalé de Pilar Albarracin


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 06/07/2011 PAR Solène MÉRIC

Présente à Mont-de-Marsan pour toute la durée du festival elle prépare « dans son coin » ce qui sera l’évènement visuel du Festival Arte Flamenco 2012, comme l’ont fait Peter Knapp ou Carlos Saura avant elle. Mais pour éviter une trop grande frustration artistique et combler les curieux, le Centre d’Art contemporain Raymond-Farbos, propose une exposition de cinq vidéos de ses performances, à travers de grands et petits écrans. Thème principal du travail présenté : le flamenco, bien sûr ! A travers son oeuvre, elle dit vouloir « forcer le public à remettre en question ses idées préconçues » en le sortant « de sa torpeur intellectuelle et sensorielle ». Avec ces cinq vidéos, c’est chose faite… même si certains visiteurs avouent être restés un peu « perplexes » devant certaines de ses performances. Il faut dire, qu’on est bien loin des préoccupations esthétiques des images habituelles du flamenco.

Un univers tragi-comique, du gore au kitch
Dans sa performance « Musicall dancing spanish doll » Pilar Alabarracin met en scène des petites poupées vêtues de la robe rouge à poids blancs typique des robes traditionnelles de flamenco. Elles basculent des hanches sur une musique mécanique de jouet usé. Vêtue de la même robe, un peu kitch avouons-le, l’artiste se met au rythme des poupées, dans une danse tout aussi mécanique. Automate vivant parmi les automates : elle est la femme-objet qui se fond dans la représentation prototypique d’une identité culturelle.
Mais l’univers de Pilar Albarracin, c’est aussi une danseuse de flamenco immobile, dont le spectacle consiste à se piquer jusqu’au sang à travers sa belle robe blanche (« Lunares »), c’est une danse sauvage dans laquelle son partenaire est un sac de vin percé qui se renverse à chacun de ses mouvements (« La cabra »). Un monde dans lequel le rapport homme-femme, se symbolise en un « affrontement » de pieds entre un danseur et une danseuse de flamenco (« Bailaré sobre tu tumba ») ou encore dans lequel l’artiste entame un chant sans paroles en poussant des cris de désolation, jusqu’à s’en arracher le cœur avant de s’en aller sans un mot (« Phohibido el cante »). Bref un univers tragi-comique, allant du gore au kitch, bien loin de l’univers très esthétique des artistes en résidence qui l’ont précédée… De quoi réellement s’interroger sur l’inspiration que pourra lui apporter son immersion au cœur du Festival Montois ! Patience plus qu’un an à attendre…

Photo: Aqui.fr

Solène Méric

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