Au coeur de l’âme basque les fêtes de Sare


Célébrées à l’origine en novembre en l’honneur du saint patron de la commune, Saint-Martin, d’où la célèbre église tire son patronyme, les fêtes ont désormais lieu en septembre – du 13 au 17 plus précisément cette année.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 15/09/2008 PAR Joël AUBERT


Célébrées à l’origine en novembre en l’honneur du saint patron de la commune, Saint-Martin, d’où la célèbre église tire son patronyme, les fêtes ont désormais lieu en septembre – du 13 au 17 plus précisément cette année. Pour prolonger les festivités de l’été ou ménager les impatiences ? Pensez-donc, cela fait des mois que les figures locales attendent ce moment clé de l’année. Cinq jours de fêtes quasiment sans interruption où l’on festoie à même la rue entre apéritifs à rallonge, bal populaire, défilés aux couleurs locales et spectacles traditionnels. Sur la place du fronton, comme les années précédentes, le commentateur au coffre de pilier de rugby vous l’annoncera haut et fort : vous êtes non seulement ici au cœur d’un des plus beaux villages du pays basque – qui inspira l’Etchezar de Pierre Loti pour son Ramuntcho – mais au plus près d’une culture villageoise ayant préservé son authenticité. Et cette année encore, jeune et moins jeunes, patron et ouvrier se retrouveront aux mêmes comptoirs à entonner les célèbres refrains chers à tout basque qui se respecte. Le tout dans un esprit bon enfant préservé de certains mauvais coups de sang des ferias bayonnaises. Si votre niveau d’endurance festive ne vous permet pas de demeurer à Sare cinq jours de suite, nous vous conseillons de ne pas rater la journée du dimanche qui s’ouvre par la traditionnelle messe. Ici, la connotation religieuse des fêtes patronales s’accommode étonnamment avec des rites païens et autres facéties carnavalesques. En témoigne notamment le défilé des joaldun, ces hommes en peau de mouton défilant dans les rues en agitant leurs cloches pour mieux chasser les mauvais esprits et conjurer le mauvais sort. Un rite que les ethnologues font remonter à des temps immémoriaux et que l’on retrouve dans d’autres civilisations européennes. Autre tradition ancestrale, antzara jokoa ou jeu de l’oie, est le point d’orgue des défilés du dimanche après-midi. L’épreuve, que l’on retrouve également à Souraïde, Olhette ou Aïnhoa, consistait à l’origine à pendre une oie vivante à une corde tendue en hauteur et à faire défiler dessous de jeunes cavaliers qui devait arracher la tête du volatile. A Sare, l’oie est remplacée par un canard, pendu mort, dont le coup est préalablement à demi tranché au sabre par le capitaine des cavaliers. Il se raconte que ce jeu servait de rite de passage à l’âge adulte pour les jeunes hommes du village. Voire à montrer aux jeunes filles les talents pleins de promesses de ces habiles cavaliers aux yeux des villageoises en fleur.
Bien plus connues du grand public, les traditionnelles démonstrations de force basque renvoient également au plus profond de la culture basque avec des épreuves inspirées par le labeur d’un peuple rural, qu’il s’agisse du lever de charrette, du lever de botte de paille ou du célèbre soka tira. Autre point fort de la journée, le défilé des voitures, ces guimbardes promises à la destruction et radicalement transformées par les jeunes de Sare trouvent une seconde jeunesse sous la forme de tonneaux ambulants, cours de tennis ambulants, pyramides mobiles ou autre loufoqueries carnavalesques. Bien qu’introduit récemment, ce défilé rappellent par son sens de la dérision, l’insolence des carnavals les plus anciens. Encore et toujours, la tradition et ses symboles ancestraux perdurent avec une étonnante fraîcheur.

Le message du clocher
Plus que quelques jours, quelques heures avant le début des festivités. Au café de la mairie ce samedi soir, chanteurs de rue improvisés et ambiance de bar à même la rue sont autant de signes annonciateurs que quelque chose se prépare. Deux des trois hôtels du centre bourg ont déjà fermé leurs portes. Bientôt, les coquettes terrasses cèderont la place aux festifs comptoirs. Le clocher veillant sur les saratars les a déjà avertis : « toutes les heures blessent l’homme, la dernière le conduit au tombeau ». Raison de plus pour ne pas rater ces fêtes. Nous aurons toute la mort pour nous reposer.

Du 13 au 17 septembre. Renseignements, office de tourisme de Sare, tél. 05.59.54.20.14.
Courriel : otsi.sare@wanadoo.fr. Site Internet : http://www.sare.fr

Laurent Berreterot

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