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PUBLIÉ LE 17/11/2010 PAR Olivier DarrioumerleUn vent d’air frais et des voix graves. Ce sont les enfants de Rimbaud qui tapent dans les tas de feuilles mortes en sifflotant une chanson d’Automne. Des sales gosses qui devaient truster les places du fond de la classe, juste à côté du poele. Maintenant c’est sur les planches qu’ils font le chahut.
Fabien Boeuf en culotte courte, courant par monts et par vaux.
C’est celui qu’il fallait enferré pour clouer sur un banc de l’école communale. La planète tourne et la journée passe dehors. Les fourmis travaillent et les lianes aux arbres pendulent, sans lui. Fabien Boeuf, c’est le gamin mélancolique qui attend que le soleil se couche en regardant par la fenêtre. Le gosse qui tape dans un caillou et qui marche seul dans la cour de récré jusqu’au premier baiser qui change une vie.
Les blaireaux c’étaient les autres, les hurluberlus, les gentils fous.
Ceux qui avaient des bonnes notes à l’école sans travailler. Ceux qui ronronaient en canon, doux et pelucheux. Toujours en bande, jamais seuls. On les imagine faisant la course dans les musées, au dessus de la foule et construire là-haut un château en pâte à modeler pour y vivre heureux. Et quelques fois redescendre pour chanter ce que les vieux appellent « la jeunesse », mais la poésie et la légerté n’entrent pas dans une case, alors il faut lever la tête, un peu.
Monsieur Lune, c’était l’enfant qui se retrouvait dans son lit sans avoir sommeil.
Une fleur qui a poussé sur le goudron et qui est devenu chat de gouttière. Un côté lumineux, un côté sombre. Une voix ferrailleuse qui parle aux coeurs. On l’imagine traînant dans les rues de Paname les mains dans les poches trouées. Il n’y a rien dans les étoiles, mais c’est bon de l’entendre.
Olivier Darrioumerle
