Le festival international des programmes audiovisuels de Biarritz qui a été ouvert hier soir par Bruce Toussaint à la Gare du Midi de Biarritz est devenu à la fois la rampe d’essai incontournable des nouvelles productions télévisuelles mais aussi un véritable laboratoire international du numérique. Alors que ce dernier en était à ses balbutiements, Didier Decoin, l’écrivain du Goncourt et président du FIPA et son ombre efficace François Sauvagnargues, dans le rôle de délégué général, ont su anticiper et ouvrir ces journées aux jeunes qui peuvent ainsi exprimer leur inventivité. Comme en témoigne d’ailleurs ce prix Mitrani – du nom du créateur du festival aujourd’hui décédé — mais aussi, depuis cinq ans, le Smart Fipa, cette compétition parallèle que portent Christopher Canalis et Florence Girotte. Appelé aussi transmédia, il est une passerelle entre la télévision classique et la création digitale. Audacieux, les organisateurs ont d’ailleurs choisi d’ouvrir cette trentième édition avec « Tantale », le premier film interactif présenté au Fipa. Passer de la narration à l’expérience c’est ce que proposait le film de Gilles Porte. Il y a cinq ans il s’intitulait « 2027 » eet inaugurait les sessions de coaching du Smart Fipa il a éclos en un film d’une brûlante actualité: la désignation de la ville des jeux olympiques et à laquelle se rend le président de la République et où sont exposés les jeux de pouvoir, machiavélisme et corruption. Si ce n’est que le président…est aussi le spectateur.
Le comédien Guillaume Gallienne à la rencontre du public
Cette année, trois cents professionnels de l’audiovisuel de l’audiovisuel sont présents à Biarritz, participants ou témoins de cette compétition présidée par des jurys très internationaux. Quatorze Fipa d’or seront remis samedi soir lors d’une cérémonie animée par Maïtena Biraben, de la création à la fiction en passant par les séries, la musique et le Prix Jeunes Européens qui correspond aussi au trentième anniversaire d’Erasmus car depuis seize ans, le Fipa invite des lycéens francophones de treize pays européens.
Jeudi, d’ailleurs un EuroFipa d’honneur sera remis à la Tchèque Hanka Kastelikova, responsable du développement et de la production des films documentaires pour HBO Europe. Réalisatrice à ses débuts il y a vingt-cinq ans, cette perfectionniste est devenue productrice puis chargée de programmes.
Ce jeudi sera d’ailleurs une journée amplement chargée car le festival organisera à 17 heures salle des ambassadeurs du casino municipal une rencontre du public avec le comédien Guillaume Gallienne, révélé par le film « Guillaume et les garçons à table », auparavant pièce de théâtre. Après des débuts au théâtre en 1994, il devient le 515e sociétaire de la comédie française. Le Fipa présente sa dernière réalisation pour Arte, adaptée de la pièce « Oblonov » d’Yvan Gontcharov.
Auparavant l’académicien du Goncourt Didier Decoin accueillera, comme il le fait régulièrement avec un infini plaisir l’écrivaine Leïla Slimani, la lauréate du Goncourt 2016. C’est elle qui, parmi 115 postulants dont 11 femmes ont remporté le précieux prix pour son œuvre « Chanson douce ». Cette Franco Marocaine de 35 ans prépare un essai sur la misère sexuelle des femmes marocaines condamnées à n’être que vierges ou épouse insoumise. Un thème que n’hésite pas à affronter cette femme courageuse et libre.
Outre ces rencontres, de nombreux débats et avant-premières sont également organisés au sein d’un copieux et abondant programme que l’on peut consulter sur le site du Fipa: www.fipa.tv/