Jean-Luc Soulé président du Festival du Périgord Noir évoque avec émotion sa venue en Dordogne : « Dans un répertoire russe, romantique, dans Chopin, Schumann, Schubert, Liszt, Rachmaninov ou Chostakovitch, elle nous bouleversait. En récital ou en musique de chambre – à Saint-léon sur Vézère, Gérard Caussé, Henri Demarquette, Dmitry Sitkovetsky, Alexander Roudine, Fernand Iaciu notamment, furent ses complices d’un ou plusieurs soirs pour notre émerveillement ; elle savait atteindre le cœur et l’esprit de ses auditeurs. Cette immense artiste, simple, drôle, émouvante, courageuse, avait su, à chacune de ses apparitions en Périgord, profondément toucher un public qui venait l’acclamer.
Autour d’un verre de Bergerac ou de Monbazillac, d’un plat gourmand auquel elle apportait parfois sa touche de fantaisie, elle nous racontait ses études à Moscou, sa profonde communion avec l’âme russe, son goût pour les rencontres avec un public qui lui rendait sa générosité, ses longues soirées avec ses amis lors de parties de tarot acharnées.
Malade depuis plusieurs années, elle avait à cœur de se produire au quotidien pour tous ceux – et ils étaient innombrables – qui l’attendaient dans les lieux les plus variés, des plus grandes salles de concerts internationales aux petites églises de nos campagnes. Elle continuait à se donner pleinement à une vie qui la fuyait…