Six photographes bordelais présentent le confinement, autrement


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 03/07/2020 PAR La rédaction

« Ces photos me rappellent quand nous étions en famille dans notre maison de campagne pendant le confinement », souffle un des premiers visiteurs dans la première salle de l’exposition à la Maison Bourbon. Sous forme de Carte Blanche, au travers de clichés, en extérieur ou en intérieur, l’exposition rappelle, d’une manière artistique, ce moment spécial que chaque français et bordelais a pu vivre au début de l’année 2020. Les visiteurs parcourent les trois petites salles remplies de photographies, présentant le travail confiné de 6 photographes bordelais : Loïs Mugen, Marine Lécuyer, Miguel Ramos, Marie Fontecave, François Jonquet et Sophie Pawlack. Avec des univers différents et des captures variées, les photographes montrent tous à quel point cette période inédite de confinement n’est pas forcément un mauvais souvenir et comment il est possible de poser un regard artistique et poétique sur cette étape particulière de notre vie.

Gardé en résidence

Ce jeudi 2 juillet, c’était la première fois que la Maison Bourbon ouvrait ses portes pour faire découvrir les œuvres de ces photographes bordelais confinés. Des artistes locaux, mais un thème universel : voilà ce qu’il est possible d’admirer dès aujourd’hui Maison Bourdon ou sur les grilles du Jardin Public. Certains visiteurs pensent reconnaître la campagne environnante. « On dirait un paysage typique de Saint-Aubin-de-Blaye…», s’esclaffe une jeune femme qui examinait chaque photo au plus près. Dans une ambiance très intimiste et chaleureuse, rappelant celle des guinguettes, les premiers curieux ont pu découvrir des styles photographiques très différents, du coloré au noir et blanc. Il est possible de découvrir, et ce jusqu’au 28 juillet, les clichés fumants et teintés de violet de Marine Lécuyer, une photographe bordelaise qui a passé son confinement à la campagne. Il est aussi possible d’apercevoir au détour d’un couloir, la série photographique de Marie Fontecave qui se regarde et se comprend comme un film. Puis, dans un tout autre style, l’œil est attiré par les grands cadres colorés qu’a réalisé Sophie Pawlak dans la joie, la bonne humeur mais aussi dans un élan de créativité presque loufoque. Les photographes ont été choisis « pour leurs écritures fortes et leurs styles photographiques différents ». Il leur a été demandé de concevoir un minimum de 5 photos pendant les 15 derniers jours de confinement.

Gardé en résidence

Être un artiste confiné

Autodidacte, Loïs Mugen fait partie de ces photographes qui ont exposé à la vue de tous des parties de leurs confinements respectifs, des « bouts de vie », comme il aime le dire. Bordelais depuis déjà quelques années, il se lance dans la photo il y a six ans. « J’avais déjà exposé à la Maison Bourdon pour le « mercredi photo » et c’est le photographe Bruce Milpied qui m’a contacté pour me proposer ce projet intitulé « Gardé en résidence…photographique » », raconte Loïs Mugen. Que cela soit sur les grilles du Jardin Public à Bordeaux, ou à la Maison Bourbon, une dizaine d’œuvres réalisées par ce jeune photographe de 34 ans sont à découvrir. Aujourd’hui photographe reporter au sein de l’agence Hans Lucas et du collectif Macadam Press, il dévoile dans cette expositions son intimité et sort un peu du registre social qui caractérise le plus souvent son travail. Lorsque cet exercice lui a été proposé, le photographe ne l’a pas perçu comme une contrainte professionnelle car il a « l’habitude de prendre beaucoup de photos du quotidien ». « Lorsque l’on m’a proposé ce projet j’ai trouvé cela très intéressant car c’est un moment historique que l’on a tous vécu donc pouvoir le documenter c’était une chance », explique Loïs Mugen. Le photographe présente avec ces clichés son quotidien de bordelais enfermé tout en y incorporant son style particulier : le mélange entre le reportage et l’art.

Lois Mugen

Pour sa part, ce jeune artiste était confiné à Bordeaux, rue Sainte-Catherine, dans son appartement de 30m2. Son regard sur la période, visible via ses photos, est alors forcément différent de celui Marine Lécuyer, confinée à la campagne avec la possibilité de flâner à l’extérieur, dans un jardin boisé, presque sauvage. L’inspiration était quand même présente dans le pied-à-terre de Loïs Mugen. « C’est un peu naturel chez moi, je ne sais pas trop comment l’expliquer. C’est une histoire de moment et de scène », confie t-il. Le photographe a perçu dans ce confinement une opportunité et également une possibilité de capturer l’engagement local. « J’ai pu suivre des distributions alimentaires dans les squats bordelais par exemple, ou encore prendre des photos des maraudes qui aidaient les personnes à la rue. C’était très intéressant et cette situation pour un artiste peut être très inspirante, cela a été le cas pour moi », raconte Loïs Mugen. Ce qui frappe dans l’exposition, et qui plaît énormément aux photographes qui ont pris part à cette aventure, c’est qu’un même thème a été traité de manières radicalement différentes. « Ce sont des univers totalement opposés qui sont exposés ensemble, affirme Loïs Mugen. Dans une pièce il y a par exemple beaucoup de couleurs et c’est assez drôle de voir les visions de chaque personne au moment précis du confinement ». 

Du jeudi 02 juillet au vendredi 31 juillet 2020
Grilles du Jardin Public
Pole Image / Maison Bourbon, 79 rue Bourbon – 33300 Bordeaux
Du Jeudi 02 juillet au 28 juillet, ouverture le samedi et le dimanche

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