Ce Fipadoc 2020 de Biarritz devrait être un grand cru


Félix Dufour
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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 13/01/2020 PAR Felix Dufour

L’année dernière, pour ce Fipa revisité en Fipadoc, Festival international du documentaire, 25 000 spectateurs avaient adhéré à la nouvelle formule. Un challenge motivant pour la présidente Anne Georget et la déléguée générale Christine Camdessus qui ont présenté tout sourire le programme de l’édition 2020 qui aura donc lieu à Biarritz du 21 au 26 janvier. Il aura la « marque » Biarritz accolée à son nom, en reconnaissance de l’investissement de la Ville pour cette manifestation culturelle qui a connu une véritable adhésion dans sa nouvelle formule, mais aussi en raison de la marque « Biarritz ». G7 oblige ?
« Cette année, il y a une galerie de portraits très forts de femmes venues de partout dans le monde, avertit la présidente Anne Georget: la dernière apicultrice en Macédoine vivant de récoltes de miel sauvage, une chirurgienne qui opère dans une cave dans la banlieue de Damas en Syrie, des paysannes turques qui jouent Shakespeare dans la campagne ou encore « Just one of those Things », par Leslie Woodhead, qui raconte le parcours extraordinaire et les tragédies de la sublime Ella Fitgerald ou encore un sublime portrait de Georges Brassens et bien d’autres. » Bref de l’actu qui ne dit pas son nom.

Une Charte de la parité et trois films nominés aux Oscars

« Nous allons nous engager d’ailleurs auprès des autres festivals français à signer, lors de ce Fipadoc, la Charte de la parité qui permettra de montrer, comme nous le faisions sans l’avoir formalisé, la parité, ajoute la déléguée générale Christine Camdessus (à droite sur la photo): dans les équipes qui travaillent, les sélections et dans les comités de sélection. Cela répond à l’initiative du mouvement 50/50X2020 qui prône la parité femmes-hommes à partir de cette année. » Une charte que le Festival de Cannes avait signée en 2018, suite à l’affaire Weinstein.
« La rançon du succès de la première édition en 2019, que ce soit en France ou à l’international, a fait que nous avons reçu plus de 1500 films et que nous en avons beaucoup visionné », enchaîne Christine Camdessus. Il se trouve que dans les films choisis, il y a trois films qui ont figuré dans la liste des nominés aux Oscars. Pour ces oscars, il y a une présélection de 15 documentaires pour la sélection, sans pour autant savoir s’ils figureraient dans la short liste finale mais ils ont une forte intensité. Parmi eux, il y a donc le portrait de cette apicultrice en Macédoine, « Honeyland » en compétition internationale à Biarritz. » Les deux autres nominés aux Oscars sont « The Cave », de Feras Fayad, qui a tourné « les derniers hommes d’Alep », sur cette chirurgienne qui traitent les victimes dans un hôpital souterrain de la banlieue de Damas et celui sur une avocate israélienne. »
Dans cette catégorie internationale figure également un superbe documentaire  présenté par la Danoise Mads Brügger, « Cold Case Hammarskodj ». En 1961, l’avion du secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskodj explose en vol à la frontière de Rhodésie. Après une enquête bâclée l’affaire est classée avant de ressurgir cinquante ans plus tard. Un véritable polar.

Le Pays basque aussi en compétition… chez lui
Le Pays basque sera en compétition dans la série documentaire national avec le film de Thomas Lacoste « Pays Basque et Liberté, un long chemin vers la paix ». Anne Georget et Christine Camdessus souhaitaient que sa production et sa spécificité soient présentes pour cette édition 2020.
Nourri d’images d’archives et d’entretiens exclusifs, narré par des acteurs locaux et internationaux de premier plan, ce film développe un autre récit du conflit basque depuis la guerre d’Espagne jusqu’au désarmement de l’organisation politico-militaire ETA en avril 2017 et son auto-dissolution le 3 mai 2018. Un sujet d’autant plus d’actualité qu’une grande manifestation a rassemblé 10 000 personnes à Bayonne pour que soit poursuivi le processus de paix.
La première projection aura lieu jeudi 23 janvier à 12h15 à la Gare de Midi en présence du réalisateur.

Et une… et deux invitées d’honneur…
Première invitée d’honneur, Carmen Castillo, professeure à Santiago du Chili en 1970, travaille auprès du président Allende. Lors du coup d’État de Pinochet, son époux, un des leaders de la gauche révolutionnaire perdra la vie. Blessée elle est expulsée en Europe. Elle écrit des livres avant de se tourner vers les documentaires. Elle en présentera trois et participera à un débat après le film « On est vivant », le jeudi 23 janvier à 10 heures au casino municipal.
Deuxième invitée: la Suède, un des pays les plus créatifs dans sa production documentaire. Le film « The Feministère » permettra aux festivaliers et au public de rencontrer une ex-ministre des Affaires étrangères, Margot Wallström et protagoniste de ce documentaire ainsi que six autres films.

Une véritable corne d’abondance
Compétitions internationales et nationales, musicales aussi avec un doc exceptionnel sur la vie de George Brassens, et pour la première fois des projections pour les familles ; ces six journées sont une véritable corne d’abondance. Sans oublier la compétition Smart, un espace entièrement dédié aux expériences numériques documentaires et bien entendu les journées professionnelles qui permettent aux pros de se retrouver à Biarritz, capitale du film documentaire.
Bref l’information documentaire, la vraie, qui informe véritablement, et remise à sa véritable place, quand le tout et le n’importe quoi est diffusé par les réseaux sociaux. Une avocate aussi du travail d’investigation des journalistes professionnels bien malmenés ces temps-ci. En somme, un bon air cette semaine à Biarritz.

Tout le détail du programme du Fipadoc de Biarritrz sur: https://www.fipadoc.com
 

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