Chorégies d’Orange: longueurs et langueurs de Faust


Bien que l'oeuvre de Charles Gounod ait été maintes fois décriée par la critique, elle demeure un des chefs d'oeuvre de l'opéra français. La monter et la réussir dans le théatre antique d'Orange n'était pas un mince pari. A la première des deux repré

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 03/08/2008 PAR Gilbert Garrouty

Cinq actes, le dernier se déroulant le lendemain, c’est long, en particulier sur les marches de pierre du théatre antique, où il est toujours difficile de trouver sa (bonne) place. Ce Faust de Charles Gounod, qui dans sa réalisation, bénéficie pourtant de la contribution de deux talents qui s’exprimèrent sur le même sujet en 1990-Michel Plasson et Nicolas Joël- rencontre quelque difficultés pour recueillir l’adhésion enthousiaste, voire endiablée du public, un public pourtant bien disposé à l’égard des têtes d’affiche que sont Roberto Alagna (Faust) et Inva Mula (Marguerite). Cette dernière peut en effet rire de se voir si belle. Elle l’est. Et lorsqu’elle est main dans la main avec son partenaire, c’est un couple à faire pâlir Angela qui évolue.

Calvaire des voix légères…
Dommage que l’on ne perçoive pas mieux tout le charme de ces voix d’exception. France 2 qui restransmet « en direct » la deuxième représentation mardi aura sans doute résolu ce problème grâce aux miracles de la technologie. Mais lors de cette première représentation le spectateur ne se sentait pas l’oreille comblée comme il l’aurait voulu. Autant c’état le cas avec René Pape (Méphistophélès), dont la voix faisait vibrer le Mur, autant le meilleur du ténor et de la soprano se perdaient dans le petit mistral qui s’était levé. Une fois de plus le Mur se révélait dur pour des célébrités des scènes lyriques. Il faut dire que celui-ci était fort encombré par l’orgue géant, instrument essentiel de la mise en scène, et aussi que Nicolas Joël se plait à faire se contorsionner sur les planches les deux principaux personnages. Cela semble géner quelque peu Inva Mula dans le fameux air des bijoux. Heureusement, le Philarmonique de Radio France et la baguette de Michel Plasson sont là. Belle valse avec la contribution des figurants et des choeurs, parfait accord avec les sorties de Méphistophélès. On apprécie aussi l’ouverture de la mise en scène en direction du public grâce à la demi-lune qui entoure l’orchestre, et apporte un prolongement à la scène, permettant aux personnages de s’approcher des musciens et du public. Roberto Alagna sait en tirer parti à son profit.

La galère des places
On ne peut évoquer l’opéra à Orange sans déplorer le caractère approximatif du placement des spectateurs. Nous sommes, ici, fort loin de l’organisation exemplaire des Arènes de Vérone ou tout est soigneusement et visiblement numéroté. A Orange on se contente de gribouillages à la craie, et le personnel se désintéresse vite de vous, vous laissant aux prises avec votre quête de la bonne place -leur prix va quand même de 48 à 220 euros- ou l’algarade avec celui ou celle qui occupe votre part de marche par erreur. Lors de la première de Faust « l’organisation » a fait encore mieux: elle a vendu au prix fort des places indiquées sur les marches d’accès aux gradins. De sorte que les personnes concernées devaient suivre le spectacle les genous dans le menton, tout en étant constamment dérangées. Des réclamations sont probables.

Gilbert Garrouty

Faust de Charles Gounod à Orange mardi 5 août à 21H30, et sur France 2 à 20h50
Le théatre antique d’Orange en 2007 (ph Aqui)

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