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PUBLIÉ LE 25/06/2009 PAR Nicolas Césarça commence souvent comme ça : on entend des bruits chez les voisins. Soit, on réagit, soit on monte le son de la télévision. Le jeune couple d’à côté semblait pourtant heureux, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Pour tout le monde, c’est un couple ordinaire. Lui est perçu comme le mari idéal, elle comme la femme réservée. Pourtant, une fois la porte de leur appartement fermée, les visages changent. Des bruits sourds, des bleus masqués. Les humiliations et les coups constituent le quotidien de cette mère de famille. Mais, jusqu’à quand ? Jusqu’où ? Telle est l’histoire que Jérôme Daviau et Loïc Dauvillier nous racontent avec pudeur, simplicité et un réalisme empreint d’un certain vécu.
Tous les deux jours et demi, une femme meurt sous les coups de son conjoint en France
Ni leçon de morale, ni ouvrage pédagogique, « Inès » se veut avant tout un constat, une photographie d’un comportement humain, dont on parle peu. Pourtant, tous les deux jours et demi, il cause la mort dune femme en France selon les rapports officiels. La question est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Ainsi, Loïc Dauvillier confie que l’idée lui est venue un soir, où il a été témoin d’un incident au cours d’une fête entre amis. Ayant entendu des cris à l’extérieur, ils ont découvert qu’un de leurs voisins battait sa femme. Ils ont voulu s’interposer et finalement, « la femme s’est retournée contre nous ». Car la violence n’est pas que physique, elle est aussi et parfois surtout psychologique… Une dimension que ces deux auteurs bordelais ont parfaitement su prendre en compte dans leur BD. Autant d’éléments qui sont ressortis lors du débat public, qui a eu lieu à l’issue de la présentation à la Maison des femmes. Travailleurs sociaux, sociologues, femmes victimes de violence conjugale ont pris la parole et témoigné de leur expérience.
« Inès », aux éditions Drugstore. Prix : 15 euros.
Nicolas César
