Des hommes d’honneur sur la scène d’Arte Flamenco


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 08/07/2017 PAR Solène MÉRIC

Pour Pedro El Granaino, c’était « la cinquième » fois qu’il foulait les planches du Festival a-t-il confié à ce public d’Arte Flamenco qui lui est cher. Parmi ses présences montoises, les habitués du festival n’ont d’ailleurs sans doute pas pu oublier le duo/duel avec le grand José Valencia, sur l’inspiration de la directrice artistique du Festival, Sandrine Rabassa, l’occasion du 25 Arte Flamenco. Un spectacle qui aura d’autant plus contribué à révéler du talents du chanteur, alors que sa carrière solo alors démarrée tout juste.. C’est donc en généreux et reconnaissant habitués des lieux qu’El Granaino a laissé parler son cante gitan, non sans un hommage appuyé à Camaron de la Isla pour les 25 ans de sa disparition, et Henri Emmanuelli, « absent pour la première fois » des festivités montaoises.
Avec son timbre si particulier, les cassures de sa voix, les profondeurs de ses cantes, sans oublier ses subtiles nuances, et son charisme à toute épreuve, dans un spectacle basé sur le schéma le plus simple, mais sans doute aussi le plus risquée, du duo guitare/voix. Accompagné Antonio de Patrocinio fils, dans un complicité frappante, Pedro El Granaino pourrait bien être le chant tzigane devenu homme…

Racines et modernité, l’une ET l’autre font flamencoEn deuxième partie de soirée, c’est une autre figure de charisme et de distinction qui s’empare de la scène, et de la salle du Café Cantante. Celle de Barullo, petit-fils de son illustre grand-père, fils de la Pharaona, neuveu de la Farruca, ou encore cousin de Farruquito. C’est sans doute ce qui s’appelle un héritage, mot lourd de sens dans le monde flamenco. Et c’est bien sur cette question du poids de l’héritage de la tradition au regard des tendances à l’innovation flamenca que s’interroge le spectacle « Cara y Cruz » (« Pile et Face »). Tout d’ailleurs est dans l’intitulé : Barullo se refuse à ne regarder qu’une facette du flamenco, et plus encore à les opposer, entre un flamenco puro, de tout temps et jamais, et un flamenco innovant et moderne, Racines et modernité, l’une ET l’autre ensemble font flamenco.

Barullo et son spectacle « Cara y Cruz » - Arte Flamenco 2017

Tel est la profession de foi du danseur en début de spectacle. Ainsi en est-il sur les planches. Les racines sont toujours présentes, mais aux fil des tableaux, le spectacle évolue vers un flamenco plus libéré, toujours dans un baile parfait, et des séries de taconeos d’une rapidité d’exécution époustouflantes. Un Barullo, dont le flamenco parle pour lui, avec sobriété, élégance, mais aussi une juste puissance et précision, où il le faut quant il le faut. Ni plus ni plus moins. Le talent, en effet, se suffit à lui-même.

Deux beaux projets applaudis debout et longuement par le public.

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