Entre Lascaux et Altamira en Espagne, une histoire proche


claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 28/05/2016 PAR Claude-Hélène Yvard

Les grottes de Lascaux à Montignac en Dordogne et celle d’Altamira à Santillana del Mar, dans la région de Cantabrie, auraient des histoires  finalement proches. Une délégation de la Dordogne était en déplacement  de deux jours en Espagne. Elle  a pu notamment découvrir  jeudi la reproduction de la grotte ornée d’Altamira. Un des objectifs de la visite  des élus Périgourdins  était de tisser des liens entre Lascaux et Altamira et de travailler avec les Espagnols pour assurer la promotion des grottes de l’art rupestre. Il s’agit d’un projet européen.
Depuis 1963, la grotte  originelle de Lascaux est fermée au public par souci conservation et l’on peut visiter depuis 1982, Lascaux II, une première reproduction. Et le 15 décembre prochain, avec l’ouverture de Lascaux IV, les visiteurs pourront découvrir  le fac similé de l’intégralité de  grotte périgourdine.

La délégation composée d'élus périgourdins et de responsables de services du département ont visité Altamira

L’authenticité d’Altamira discutéeLa grotte d’Altamira, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, est l’un des plus beaux exemples de l’art du paléolithique. On y trouve une grande diversité des sujets, de techniques et de styles artistiques : signes abstraits, chevaux, cerfs, bisons, troublant de réalisme. Depuis 1879, date de sa découverte, son caractère exceptionnel a marqué l’histoire.  Son découvreur Marcelino Sanz de Sautuola avait bien attribué ses peintures à la période paléolithique, mais son affirmation fut réfutée par la communauté scientifique internationale jusqu’en 1902. Il faudra attendre la découverte d’autres grottes de l’art rupestre,  notamment Combarelles et Font de Gaume en Dordogne, pour qu’ Emile Cartailhac finit par accepter l’authenticité d’Altamira.

Aujourd’hui, la grotte originelle est fermée au public depuis 2002, date de la découverte de micro organismes contaminant la roche. « Pourtant chaque vendredi matin, un tirage au sort est réalisé parmi les visiteurs et cinq personnes ont droit de visiter la vraie, pendant une demie heure selon un procédé de sécurité très strict, » explique Carmen de los Heras, la conservatrice du musée.

400 dessins et peintures reproduitsDepuis 2001, le musée national et centre de recherche d’Altamira situé à proximité de l’originelle, abrite une reproduction la plus fidèle qu’il soit des peintures. Elles appartiennent au Magdalénien inférieur. Celles de Lascaux sont plus anciennes,  – 17 000 ans à – 20 000 ans. L’art d’Altamira s’étale de – 15 000 ans à – 13 000. « Il y a 400 dessins et peintures reproduits ici, la grotte originelle en totalise 500, précise la conservatrice. Ce qui frappe lorsqu’on visite ce site qui accueille 200 000 visiteurs par an, un peu moins que Lascaux 2 ( autour de 260 000), c’est le réalisme des peintures.  Il y a un caractère spectaculaire avec une précision du détail. L’animal le plus représenté est le bison des steppes. La grande salle en compte 16, de différentes postures et de différentes techniques. Ils sont accompagnés  de chevaux, de sangliers (très rare au paléolithique). « On retrouve de l’ocre et du noir comme on en voit à Lascaux et il y a vraie profusion des peintures, ce qui en fait une grotte très proche de celle de Lascaux », assure Germinal Peiro, le président du conseil départemental. Ce qui frappe à l’oeil, c’est le mouvement, la qualité de la polychromie. Le bémol, c’est la chaleur qui y  régne.  Cela enlève une part de l’émotion que devrait susciter une telle découverte.  La visite de la « Néo-grotte » est complétée par six salles de l’exposition qui présentent la culture, le mode de vie, la culture des hommes qui vécurent en Europe entre 35 000 et 10 000 ans. 

Les  futurs gestionnaires  de Lascaux IV, présents dans la délégation devraient tirer bon nombre d’enseignements de cette rencontre. Les Espagnols qui mènent des programmes sur la connaissance de la préhistoire et de premier art, également.

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